
La Fashion Week de Paris s’est achevée sur une note d’élégance retrouvée après dix jours de défilés printemps-été 2026 marqués par une nouvelle génération de créateurs. Entre renouveau créatif, audace mesurée et silhouettes raffinées, la capitale a confirmé son statut de cœur battant de la mode mondiale.
La Fashion Week de Paris, édition printemps-été 2026, s’est conclue après dix jours de défilés consacrés à la mode féminine, sous le signe du renouveau et d’un «retour à l’élégance» salué par la critique.
Une métamorphose mondiale
Après une semaine milanaise marquée par la disparition de Giorgio Armani et l’arrivée de nouveaux directeurs artistiques chez Gucci et Bottega Veneta, Paris a vu défiler une génération de créateurs fraîchement nommés à la tête des grandes maisons.
Matthieu Blazy a présenté sa première collection pour Chanel, Jonathan Anderson a signé ses débuts féminins chez Dior, et Pierpaolo Piccioli a pris les rênes de Balenciaga. Pas moins de dix maisons parisiennes ont ainsi changé de direction, reflet d’un vaste bouleversement dans l’industrie.
«Les questions de succession et de renouvellement créatif se posent partout en même temps», confiait Bruno Pavlovsky, président de la mode chez Chanel, au site WWD.
Mais sans révolution stylistique
Si la collection Chanel a été unanimement applaudie, les défilés de Dior et Balenciaga ont davantage divisé.
«Il n’y a pas eu de choc créatif», observe Marc Beaugé, rédacteur en chef du magazine L’Étiquette.
«Ces collections ont été pensées avant tout pour être rassurantes et commerciales», ajoute-t-il, y voyant une forme de «créativité sous contrainte».
Le mot d’ordre, selon lui, reste de préserver la clientèle existante plutôt que de prendre des risques.
«On n’est pas encore dans une nouvelle ère de la mode, mais il y a indéniablement un vent de fraîcheur sur les podiums», note Pierre Groppo, journaliste mode à Vanity Fair France.
Des silhouettes féminines et sensuelles
«Globalement, tout s’est adouci. On s’est clairement éloigné du streetwear», analyse la journaliste Marie Ottavi du quotidien Libération.
«On ressent un besoin d’élégance, de délicatesse, parfois relevé d’une touche de flamboyance.»
Pour Simon Longland, acheteur principal chez Harrods à Londres, «la tendance dominante de la saison est un retour à l’élégance, souvent inspirée des lignes raffinées des années 1920 et 1950».
Les jupes se portent longues, plissées ou à volants, parfois rehaussées de plumes. Les robes, fluides et aériennes, jouent la carte du romantisme fleuri.
Mais la sensualité n’est pas en reste : les fentes s’allongent, les découpes s’accentuent, et les matières transparentes dominent. Les fameuses «robes nues» se sont imposées, notamment chez Vivienne Westwood et Schiaparelli, où Daniel Roseberry a fait défiler Kendall Jenner dans une spectaculaire version noire.
Chez McQueen, Sean McGirr a ressuscité le mythique jean taille ultra-basse, le «bumster», créé par Alexander McQueen.
La revanche de la chemise blanche
Pièce incontournable de la saison prochaine, la chemise blanche s’impose comme le nouveau basique chic.
Nouvelle égérie Chanel, Nicole Kidman en portait une lors du défilé de Matthieu Blazy, associée à un jean large pour une allure simple mais sophistiquée.
Sur le podium, la chemise se déclinait en version asymétrique chez Chanel, à traîne chez Balenciaga, transformée en robe inversée chez Carven, ou encore nouée d’un nœud démesuré chez Saint Laurent.
Les concepts les plus marquants
Les maisons indépendantes, souvent aux moyens plus modestes, ont rivalisé d’inventivité.
L’ancien danseur Alain Paul a transformé son podium en salle d’audition, où les invités, installés derrière de longues tables immaculées, prenaient des notes comme un jury.
Marie-Christine Statz, à la tête de Gauchere, a présenté ses créations sous forme de performance chorégraphique imaginée par Benjamin Millepied.
Quant à Casablanca, la maison de Charaf Tajer, elle a offert un défilé vibrant dans la cathédrale américaine de Paris, sur un tapis vert pomme, accompagné d’un chœur gospel mêlé à des rythmes house.
Des front rows étincelants
Saint Laurent a ouvert la semaine avec un show grandiose face à la tour Eiffel illuminée, en présence de Madonna et Charli XCX.
Le défilé Chanel, le plus attendu, a rassemblé Penélope Cruz, Kendall Jenner, Pedro Pascal, Tilda Swinton et Angèle sous les flashes des photographes.
Louis Vuitton et Dior ont attiré leurs habituelles têtes d’affiche – Zendaya pour l’un, Johnny Depp et Jenna Ortega pour l’autre.
Mais la surprise est venue de Meghan Markle, la duchesse de Sussex, venue assister au défilé Balenciaga pour soutenir Pierpaolo Piccioli.
Enfin, Stella McCartney a surpris son public en invitant Helen Mirren à lire les paroles du célèbre titre Come Together des Beatles avant le début du show, sous les yeux d’Ice Spice et de Cara Delevingne.
Par Adam PLOWRIGHT et Marine DO-VALE / AFP
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