
L'Iran a convoqué des ambassadeurs européens à Téhéran après des propos jugés «interventionnistes» sur la souveraineté d'îles disputées dans le détroit d'Ormuz et le programme nucléaire du pays, a rapporté mercredi l'agence de presse locale Isna.
Cette convocation fait suite à un communiqué commun du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et de l'Union européenne (UE) après une rencontre lundi au Koweït, qui appelait l'Iran à «mettre fin à son occupation» de trois îles dans le golfe.
Les Émirats arabes unis revendiquent les îles d'Abou Moussa et de la Petite et Grande Tunb, à l'entrée du détroit stratégique d'Ormuz, où transite un cinquième du pétrole transporté par voie maritime dans le monde. L'Iran considère que ces îles font partie de son territoire.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, a convoqué les ambassadeurs à Téhéran pour leur faire part de sa «vive protestation» quant aux «revendications sans fondement» de la souveraineté des trois îles, a rapporté l'agence Isna, sans préciser la nationalité des ambassadeurs.
Le ministre a aussi critiqué des passages du communiqué du CCG et de l'UE sur le programme nucléaire iranien, les qualifiant d'«ingérence manifeste» et affirmant que les «capacités de défense» iraniennes étaient un droit et une garantie pour la stabilité régionale.
Le communiqué exhortait l'Iran à reprendre sa «pleine coopération» avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), que Téhéran a suspendue après des mois de tensions et dans le sillage de la guerre avec Israël en juin. Il demandait également à l'Iran de s'engager dans une «désescalade régionale et de limiter la prolifération de missiles et de drones».
«L'UE devrait cesser de répéter de fausses allégations sur le programme nucléaire iranien et plutôt rendre des comptes pour son propre comportement destructeur», a affirmé Majid Takht-Ravanchi.
La diplomatie iranienne avait déclaré lundi ne pas prévoir «à ce stade» de reprendre les négociations avec les pays européens sur son programme nucléaire en dépit du retour des sanctions de l'ONU rétablies le 28 septembre à l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne.
Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l'Iran avec les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël, son ennemi juré, qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de la bombe atomique. Ce que l'Iran dément vigoureusement, affirmant défendre son droit au nucléaire civil.
Avec AFP
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