
Lors d’une conférence de presse conjointe mercredi, les ministres des Affaires étrangères de la Turquie et de la Syrie ont abordé un large éventail de sujets, allant des négociations en cours à Gaza aux développements dans le sud de la Syrie et à l’avenir des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a averti que les opérations militaires israéliennes dans le sud de la Syrie constituent un problème de sécurité nationale pour la Turquie. «Nous suivons de près ce qui se passe à Sweida, et c’est une question de sécurité nationale», a-t-il déclaré, ajoutant que l’instabilité à Sweida pourrait se propager à d’autres régions. Il a souligné que la Turquie «n’autorisera aucun acteur à affecter la stabilité de la Syrie».
Sur le dossier syrien, Fidan a appelé les FDS à abandonner leur «agenda séparatiste» et à respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord du 10 mars. «Il est temps d’engager les FDS dans l’accord», a-t-il déclaré, exprimant l’espoir que leur intégration dans l’armée syrienne puisse se faire pacifiquement. Il a insisté sur le fait que toutes les parties doivent assumer la responsabilité de la stabilité en Syrie, rappelant que la Turquie apporte son aide mais que «les parties en Syrie doivent résoudre elles-mêmes leurs problèmes».
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, a partagé ces préoccupations, rejetant toute forme de division dans le pays. Il a critiqué la lenteur des FDS dans la mise en œuvre des accords d’intégration, affirmant que cela «entrave la lutte contre le terrorisme et le service aux citoyens», contrairement aux actions rapides du gouvernement syrien. Al-Shaibani a confirmé qu’une réunion sponsorisée par les États-Unis avait eu lieu hier avec des responsables syriens et des représentants des FDS, mais que «l’accord n’avait pas encore été pleinement développé».
Il a également souligné les efforts de la Syrie pour former un gouvernement inclusif et pluraliste et poser les bases d’un État fondé sur la loi et les institutions, réitérant que «toute division en Syrie aujourd’hui est inacceptable».
S’agissant de Gaza, Fidan a annoncé que les négociations avaient «atteint une nouvelle étape», avec des progrès réalisés récemment. Il a précisé qu’«un cessez-le-feu pourrait être déclaré à Gaza si un résultat positif est obtenu lors des négociations d’aujourd’hui», et que la réunion prévue demain à Paris visera à promouvoir à la fois un cessez-le-feu et un accord plus large.
Fidan a également appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités envers la Syrie et a réaffirmé la position d’Ankara selon laquelle «la sécurité de la Syrie est la sécurité de la Turquie», promettant un soutien turc continu.
AFP
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