Israël et le Hamas s’accordent sur la première phase d’un plan de paix à Gaza
Une femme égyptienne regarde les informations sur une chaîne locale au Caire, le 8 octobre 2025, montrant des images de Khalil al-Hayya (au centre), principal négociateur du mouvement palestinien Hamas, arrivant à Charm el-Cheikh pour des discussions visant à mettre fin à la guerre à Gaza. ©Khaled DESOUKI / AFP

Israël et le Hamas ont conclu un accord sur la première phase d’un cessez-le-feu à Gaza, dans le cadre d’un plan de paix négocié par le président américain Donald Trump. L’annonce, faite tard mercredi, marque une avancée majeure vers la fin du conflit.

Cette première phase prévoit la libération de prisonniers palestiniens et d’otages israéliens, un retrait partiel des troupes israéliennes de la bande de Gaza, ainsi qu’une intensification massive de l’aide humanitaire.

Trump annonce l’accord et promet un engagement américain

Peu après l’annonce, Donald Trump a déclaré sur Fox News que les États-Unis joueraient un rôle actif pour garantir le succès de l’accord et participer à la reconstruction de Gaza.

«Nous allons les aider à faire en sorte que cela fonctionne, et à maintenir la paix», a affirmé le président, ajoutant qu’il était «très confiant qu’il y aura la paix au Moyen-Orient».

Le président Trump aurait été informé de la finalisation de l’accord mercredi soir en pleine réception officielle à la Maison-Blanche. Le secrétaire d’État Marco Rubio lui a remis une note confirmant la conclusion des négociations. Trump a ensuite validé immédiatement un message sur Truth Social pour annoncer l’accord au public.

«TOUS les otages seront bientôt libérés, et Israël retirera ses troupes jusqu’à une ligne convenue, en tant que premières étapes vers une paix forte, durable et éternelle», a-t-il écrit sur sa plateforme.

Trump a également indiqué au média Axios qu’il envisageait de se rendre au Moyen-Orient dans les prochains jours, probablement autour du moment prévu pour la libération des otages.

Contenu de l’accord : ce que l’on sait

Bien que le texte intégral de l’accord n’ait pas encore été publié, plusieurs éléments clés ont été confirmés par des sources diplomatiques et sécuritaires à des médias internationaux :

  • Libération d’otages : Le Hamas s’est engagé à libérer 20 otages israéliens encore en vie à Gaza. Leur libération pourrait débuter dès lundi, selon un responsable américain, mais pourrait être avancée.
  • Échange de prisonniers : En contrepartie, Israël libérera 1 950 prisonniers palestiniens, dont 250 purgeant des peines de réclusion à perpétuité et 1 700 détenus depuis le début de la guerre.
  • Aide humanitaire : L’entrée de 400 camions d’aide par jour est prévue pendant les cinq premiers jours du cessez-le-feu, avec une augmentation progressive par la suite.
  • Retours et retraits : Le retour de civils déplacés vers le nord de la bande de Gaza est prévu, bien que l’armée israélienne mette en garde contre des retours précipités. Les troupes israéliennes se retireront de 70 % du territoire, selon des sources proches du dossier, avec un calendrier de retrait progressif à venir.

Prochaines étapes : vote du gouvernement israélien

Le gouvernement israélien doit se réunir ce jeudi pour voter l’approbation de l’accord. Si celui-ci est validé, Israël disposera de 24 heures pour commencer à retirer ses troupes. Ce retrait déclenchera une fenêtre de 72 heures pendant laquelle les otages seront libérés.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a salué l’accord sur les réseaux sociaux, le qualifiant de «grand jour pour Israël» et a remercié les États-Unis pour leur «engagement sacré à libérer nos otages».

«Avec l’aide de Dieu, nous les ramènerons tous à la maison», a-t-il déclaré.

Réactions du Hamas et de la communauté internationale

Dans un communiqué, le Hamas a confirmé son engagement envers l’accord, décrivant les négociations comme «responsables et sérieuses». Le mouvement islamiste a exhorté les États-Unis et les autres médiateurs – Qatar, Égypte et Turquie – à garantir qu’Israël applique pleinement les termes convenus.

La nouvelle a suscité des scènes de liesse mesurée à Gaza et dans certaines villes israéliennes, notamment à Tel-Aviv, où des proches d’otages ont exprimé un mélange d’espoir et d’appréhension.

Des questions restent en suspens

Malgré cette avancée, plusieurs points sensibles du plan de paix restent non résolus. Le plan en 20 points proposé par Donald Trump appelle à un cessez-le-feu complet, au désarmement du Hamas, au retrait progressif d’Israël et à la mise en place d’un nouveau cadre de gouvernance pour Gaza.

Or, le Hamas n’a jamais accepté de désarmer, et aucun accord clair n’a encore été trouvé sur la future gestion du territoire. On ignore également s’il existera des garanties internationales pour assurer l’application durable de l’accord.

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