©Signe des temps: un M-113 ukrainien, blindé transporteur de troupe de fabrication américaine fourni par les USA, en pleine campagne de l'ex-URSS.
Les forces ukrainiennes conservaient l'initiative lundi et poursuivaient leur avancée dans l'est de l'Ukraine après s'être emparées dimanche de la ville stratégique de Lyman, tout en maintenant la pression sur l'armée russe dans la région de Kherson.
Dans le bassin du Donbass, la perte de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par Moscou, est un revers de taille pour l'armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu'elle occupe.
"L'annonce des annexions (de quatre régions ukrainiennes par Moscou) contraste fortement avec la réalité militaire sur le terrain", observe Michael Kofman, du centre de réflexion Center for a New American Security (CNAS).
La capture dimanche par l'armée ukrainienne de la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire, pose un grave problème aux forces russes, sur la défensive et obligées d'établir une nouvelle ligne de front.
Désormais, "les principales routes d'accès vers la conurbation Rubizhne/Lyssytchansk/Severodonetsk sont à portée de l'artillerie ukrainienne, de ses plus récents systèmes mais aussi du 152 mm - dont elle a récupéré d'importants stocks de munitions dans la poche de Koupiansk ou à Lyman", note Joseph Henrotin, chercheur à l'Institut de stratégie comparée (ISC) et rédacteur en chef de la revue spécialisée DSI.
Lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que désormais "plus de 450 localités" ont été "libérées dans la seule région de Kharkiv".
Dans la région de Kherson, contrôlée à près de 90% par les Russes, l'armée ukrainienne continue son offensive pour tenter d'encercler par le nord et l'est les Russes déployés sur la rive ouest du fleuve Dniepr. Mais "la situation demeure compliquée, des hostilités se poursuivent", commente lundi la présidence ukrainienne.
Pour renforcer l'arsenal militaire ukrainien et repousser la Russie, l'Allemagne, le Danemark et la Norvège ont promis à Kiev à partir de 2023 seize canons d'artillerie automobiles blindés, des Zuzana-2 slovaques.
La France envisage elle aussi de nouvelles livraisons, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark, a-t-on appris lundi de source proche du dossier. Paris a déjà livré 18 exemplaires de ce canon de 155 mm monté sur camion, amputant de près d'un quart le parc de l'armée de terre française.
Paris réfléchit également à fournir à Kiev 20 véhicules blindés Bastion, selon une autre source proche du dossier.
Le dirigeant de la région russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a annoncé lundi envoyer trois de ses fils, des adolescents, combattre en Ukraine, où il a demandé l'emploi des armes nucléaires.
M. Kadyrov et ses milices, les "kadyrovtsy", ont été accusés de nombre d'exactions en Tchétchénie. Ses hommes ont également été déployés au côté de l'armée russe en Ukraine.
Dans un message sur Telegram, il a indiqué que ses enfants Akhmat, Eli et Adam, âgés respectivement de 16, 15 et 14 ans, suivaient "depuis longtemps" des entraînements militaires pour apprendre à utiliser "différentes armes". Le dirigeant tchétchène a 14 enfants, selon son site officiel, mais des médias russes affirment qu'il en a sans doute plus.
Les trois fils de Ramzan Kadyrov, en treillis.
Familier des déclarations outrancières, Ramzan Kadyrov a appelé samedi à utiliser "des armes nucléaires de faible puissance" en Ukraine, alors que l'armée russe éprouve des difficultés et a dû se retirer de la ville stratégique de Lyman.
Pour sa part, le Kremlin a jugé lundi que l'appel de M. Kadyrov à utiliser des armes nucléaires de faible puissance avait été fait sous le coup de l'émotion.
Ces dernières semaines, le Kremlin a fait planer la menace de l'utilisation d'armes atomiques en Ukraine. Vendredi, le président Vladimir Poutine a affirmé que les Etats-Unis avaient établi un "précédent" en employant l'arme atomique contre le Japon en 1945.
Le leader tchétchène Ramzan Kadyrov en compagnie de Adam Delimkhanov, député membre de Russie unie, le parti de Poutine, et responsable de l'antenne tchétchène de la Rosgvardia, la police militaire russe. Deux dirigeants impitoyables qui font partie du cercle rapproché du président russe.
Par ailleurs, la journaliste Marina Ovsiannikova a été placée sur la liste des personnes recherchées en Russie, selon une notice consultée lundi par l'AFP concernant cette voix critique du conflit en Ukraine, connue pour avoir brandi une pancarte pacifiste à la télévision.
Le site du ministère russe de l'Intérieur indique que Mme Ovsiannikova, 44 ans, est recherchée dans le cadre d'une affaire pénale, sans plus de précisions.
Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, en agitant en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats.
Inculpée en août pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe -- un crime passible de 10 ans de prison -- elle avait été assignée à résidence par un tribunal de Moscou et avait l'interdiction d'utiliser tout moyen de communication.
Le 21 septembre, date de l'annonce d'une mobilisation militaire "partielle" en Russie, les soutiens de Marina Ovsiannikova avaient diffusé un message sur ses réseaux sociaux. Elle disait être allée à une audience, dans le cadre des poursuites la visant, avec une pancarte disant "NON A LA MOBILISATION".
Mi-mars, quelques jours après le déclenchement de l'offensive en Ukraine, Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, où elle travaillait comme journaliste depuis près de 20 ans. Elle avait agité en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats et les Russes à "ne pas croire la propagande".
Depuis l'offensive en Ukraine, les autorités russes répriment toute dénonciation du conflit à coups de milliers d'amendes, mais aussi d'affaires pénales passibles de très lourdes peines de prison.
Le président Volodymyr Zelensky et d'autres responsables ukrainiens ont débattu lundi sur Twitter avec le milliardaire américain Elon Musk de l'invasion russe, l'ambassadeur de Kiev en Allemagne allant jusqu'à dire au fondateur de SpaceX "d'aller se faire voir".
L'échange a commencé avec une proposition d'Elon Musk de paix entre Kiev et Moscou fondée sur de nouveaux référendums sous supervision de l'ONU, l'abandon de la Crimée à la Russie et d'un "statut neutre" pour l'Ukraine. Le milliardaire américain a laissé à ses abonnés sur Twitter le choix de voter "Oui" ou "Non" à cette proposition.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu avec un autre sondage pour ses abonnés: "Quel Elon Musk préférez-vous, celui qui soutient l'Ukraine ou celui qui soutient la Russie?"
Le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak a proposé "un meilleur plan de paix" avec la "libération de ses territoires par l'Ukraine, y compris la Crimée annexée", une "démilitarisation et dénucléarisation" de la Russie et que les "criminels de guerre" soient traduits devant la justice internationale. "Ma réponse très diplomatique est d'aller vous faire voir", a lancé pour sa part l'ambassadeur ukrainien en Allemagne Andriï Melnyk.
Avec AFP
Dans le bassin du Donbass, la perte de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par Moscou, est un revers de taille pour l'armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu'elle occupe.
"L'annonce des annexions (de quatre régions ukrainiennes par Moscou) contraste fortement avec la réalité militaire sur le terrain", observe Michael Kofman, du centre de réflexion Center for a New American Security (CNAS).
La capture dimanche par l'armée ukrainienne de la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire, pose un grave problème aux forces russes, sur la défensive et obligées d'établir une nouvelle ligne de front.
Désormais, "les principales routes d'accès vers la conurbation Rubizhne/Lyssytchansk/Severodonetsk sont à portée de l'artillerie ukrainienne, de ses plus récents systèmes mais aussi du 152 mm - dont elle a récupéré d'importants stocks de munitions dans la poche de Koupiansk ou à Lyman", note Joseph Henrotin, chercheur à l'Institut de stratégie comparée (ISC) et rédacteur en chef de la revue spécialisée DSI.
Lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que désormais "plus de 450 localités" ont été "libérées dans la seule région de Kharkiv".
Dans la région de Kherson, contrôlée à près de 90% par les Russes, l'armée ukrainienne continue son offensive pour tenter d'encercler par le nord et l'est les Russes déployés sur la rive ouest du fleuve Dniepr. Mais "la situation demeure compliquée, des hostilités se poursuivent", commente lundi la présidence ukrainienne.
Nouvelles armes européennes
Pour renforcer l'arsenal militaire ukrainien et repousser la Russie, l'Allemagne, le Danemark et la Norvège ont promis à Kiev à partir de 2023 seize canons d'artillerie automobiles blindés, des Zuzana-2 slovaques.
La France envisage elle aussi de nouvelles livraisons, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark, a-t-on appris lundi de source proche du dossier. Paris a déjà livré 18 exemplaires de ce canon de 155 mm monté sur camion, amputant de près d'un quart le parc de l'armée de terre française.
Paris réfléchit également à fournir à Kiev 20 véhicules blindés Bastion, selon une autre source proche du dossier.
Le Tchétchène Kadyrov rajoute une couche
Le dirigeant de la région russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a annoncé lundi envoyer trois de ses fils, des adolescents, combattre en Ukraine, où il a demandé l'emploi des armes nucléaires.
M. Kadyrov et ses milices, les "kadyrovtsy", ont été accusés de nombre d'exactions en Tchétchénie. Ses hommes ont également été déployés au côté de l'armée russe en Ukraine.
Dans un message sur Telegram, il a indiqué que ses enfants Akhmat, Eli et Adam, âgés respectivement de 16, 15 et 14 ans, suivaient "depuis longtemps" des entraînements militaires pour apprendre à utiliser "différentes armes". Le dirigeant tchétchène a 14 enfants, selon son site officiel, mais des médias russes affirment qu'il en a sans doute plus.
Les trois fils de Ramzan Kadyrov, en treillis.
Familier des déclarations outrancières, Ramzan Kadyrov a appelé samedi à utiliser "des armes nucléaires de faible puissance" en Ukraine, alors que l'armée russe éprouve des difficultés et a dû se retirer de la ville stratégique de Lyman.
Pour sa part, le Kremlin a jugé lundi que l'appel de M. Kadyrov à utiliser des armes nucléaires de faible puissance avait été fait sous le coup de l'émotion.
Ces dernières semaines, le Kremlin a fait planer la menace de l'utilisation d'armes atomiques en Ukraine. Vendredi, le président Vladimir Poutine a affirmé que les Etats-Unis avaient établi un "précédent" en employant l'arme atomique contre le Japon en 1945.
Le leader tchétchène Ramzan Kadyrov en compagnie de Adam Delimkhanov, député membre de Russie unie, le parti de Poutine, et responsable de l'antenne tchétchène de la Rosgvardia, la police militaire russe. Deux dirigeants impitoyables qui font partie du cercle rapproché du président russe.
La journaliste d'opposition Ovsiannikova recherchée
Par ailleurs, la journaliste Marina Ovsiannikova a été placée sur la liste des personnes recherchées en Russie, selon une notice consultée lundi par l'AFP concernant cette voix critique du conflit en Ukraine, connue pour avoir brandi une pancarte pacifiste à la télévision.
Le site du ministère russe de l'Intérieur indique que Mme Ovsiannikova, 44 ans, est recherchée dans le cadre d'une affaire pénale, sans plus de précisions.
Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, en agitant en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats.
Inculpée en août pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe -- un crime passible de 10 ans de prison -- elle avait été assignée à résidence par un tribunal de Moscou et avait l'interdiction d'utiliser tout moyen de communication.
Le 21 septembre, date de l'annonce d'une mobilisation militaire "partielle" en Russie, les soutiens de Marina Ovsiannikova avaient diffusé un message sur ses réseaux sociaux. Elle disait être allée à une audience, dans le cadre des poursuites la visant, avec une pancarte disant "NON A LA MOBILISATION".
Mi-mars, quelques jours après le déclenchement de l'offensive en Ukraine, Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, où elle travaillait comme journaliste depuis près de 20 ans. Elle avait agité en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats et les Russes à "ne pas croire la propagande".
Depuis l'offensive en Ukraine, les autorités russes répriment toute dénonciation du conflit à coups de milliers d'amendes, mais aussi d'affaires pénales passibles de très lourdes peines de prison.
Joute verbale entre Elon Musk et des responsables ukrainiens
Le président Volodymyr Zelensky et d'autres responsables ukrainiens ont débattu lundi sur Twitter avec le milliardaire américain Elon Musk de l'invasion russe, l'ambassadeur de Kiev en Allemagne allant jusqu'à dire au fondateur de SpaceX "d'aller se faire voir".
L'échange a commencé avec une proposition d'Elon Musk de paix entre Kiev et Moscou fondée sur de nouveaux référendums sous supervision de l'ONU, l'abandon de la Crimée à la Russie et d'un "statut neutre" pour l'Ukraine. Le milliardaire américain a laissé à ses abonnés sur Twitter le choix de voter "Oui" ou "Non" à cette proposition.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu avec un autre sondage pour ses abonnés: "Quel Elon Musk préférez-vous, celui qui soutient l'Ukraine ou celui qui soutient la Russie?"
Le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak a proposé "un meilleur plan de paix" avec la "libération de ses territoires par l'Ukraine, y compris la Crimée annexée", une "démilitarisation et dénucléarisation" de la Russie et que les "criminels de guerre" soient traduits devant la justice internationale. "Ma réponse très diplomatique est d'aller vous faire voir", a lancé pour sa part l'ambassadeur ukrainien en Allemagne Andriï Melnyk.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires