
Le mouvement palestinien Hamas a commencé lundi matin à libérer les otages israéliens encore en vie dans la bande de Gaza avant un sommet international en Égypte consacré au territoire palestinien, au quatrième jour de cessez-le-feu.
Voici les derniers développements, alors que des centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël doivent être aussi libérés.
Retour de l’UE à Rafah
L'Union européenne va redémarrer «mercredi» sa mission de surveillance au poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l'Égypte, a annoncé la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, dans un message sur X (ex-Twitter) lundi.
La mission de surveillance EUBAM, impliquant des forces de police italiennes, espagnoles et françaises, a pour objectif d'assurer une présence neutre et tierce au niveau de ce passage frontalier stratégique. Elle a été redéployée en janvier, avant d'être suspendue en mars.
Echange d'otages contre prisonniers
En vertu de l'accord annoncé la semaine dernière par le président américain Donald Trump, prévoyant le cessez-le-feu, les 48 otages ou dépouilles d'otages encore retenus dans la bande de Gaza, parmi lesquels 20 sont vivants, doivent être rendus à Israël avant lundi midi.
L'armée israélienne a indiqué que sept otages, dont les noms ont été publiés, avaient été remis par le Hamas à la Croix-Rouge qui est repartie en chercher d'autres.
Les 13 autres ont été livrés à la Croix Rouge et sont en route vers Israël.
L'armée israélienne a cependant dit penser que les dépouilles ne seraient pas toutes rendues lundi.
Après l'annonce des premières libérations, des milliers de personnes ont exulté place des Otages à Tel-Aviv.
Le Forum des familles d'otages s'est réjoui des premières libérations mais a affirmé que son combat ne serait «pas terminé» tant que tous ne seraient pas revenus en Israël. Des otages israéliens non encore libérés ont passé des appels vidéo avec leurs familles, selon lui.
En échange des otages, Israël doit libérer 250 Palestiniens détenus pour des «raisons de sécurité», dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre.
Le Hamas continue d'exiger la libération de chefs palestiniens détenus par Israël dans le cadre de l'échange, selon deux sources proches de négociations et du Hamas.
Trump en Israël
Donald Trump a atterri lundi à l'aéroport international Ben-Gourion de Tel-Aviv avant de se rendre à Jérusalem pour un discours devant le Parlement et une rencontre avec les familles des otages.
Sommet sur Gaza
Avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, il présidera à Charm el-Cheikh un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Ni Israël ni le Hamas ne participeront à la réunion. L'Iran, invité, non plus.
Selon Le Caire, les pays représentés sont: Égypte, États-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Jordanie, Turquie, Indonésie, Émirats arabes unis, Pakistan, Inde, Bahreïn, Koweït, Oman, Chypre, Grèce, Azerbaïdjan, Espagne, Arménie, Hongrie, Norvège et Pays-Bas. Le Canada aussi en sera, par l'intermédiaire de son Premier ministre Mark Carney. Le président palestinien Mahmoud Abbas y est aussi attendu, selon le président français Emmanuel Macron.
«Garants» de l'accord
Lors de ce sommet, les pays médiateurs doivent signer un document garantissant l'application de l'accord, selon plusieurs sources.
«Les signataires en seront les garants: les États-Unis, l'Égypte, le Qatar et probablement la Turquie», a indiqué l'une d'elles.
Les points en suspens
Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste a renoncé à participer à la gouvernance future de Gaza, où il s'était emparé du pouvoir en 2007.
En revanche, sa direction semble unanime à rejeter le désarmement du mouvement, considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne notamment, un autre point essentiel du plan américain.
Un haut responsable du Hamas, Hossam Badran, a mis en garde contre des négociations «difficiles» pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit, outre le désarmement du Hamas, l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien de Gaza.
Israël proclame la victoire
«Ensemble, nous avons accompli d'immenses victoires (...) Partout où nous avons combattu, nous avons remporté la victoire, mais en même temps, je dois vous dire que la lutte n'est pas terminée», a dit dimanche M. Netanyahu.
«Certains de nos ennemis tentent de se rétablir pour nous attaquer de nouveau, et comme on dit chez nous, on s'en occupe», a-t-il ajouté sans plus de précisions.
Avant lui, le chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, a revendiqué lui aussi une «victoire sur le Hamas».
Retours massifs au milieu des ruines
Des centaines de milliers de déplacés se sont mis en route aux premières heures du cessez-le-feu vers le nord de la bande de Gaza, cible principale de la dernière phase de l'offensive israélienne, pour ne retrouver souvent que des ruines.
Environ 500.000 personnes, selon la Défense civile, étaient rentrées samedi dans le nord.
200 camions chargé d'aide sont entrés dimanche par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d'Israël, dont six camions de diesel et cinq camions de gaz domestique. C'est la première fois en sept mois que ce type de gaz entre à Gaza.
Réactions internationales
Emmanuel Macron a salué la libération des premiers otages, estimant que «la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région».
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, s'en est aussi félicitée, en soulignant le rôle du président Trump dans cette «étape cruciale vers la paix».
Avec AFP
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