
La Philharmonie de Paris consacre une exposition immersive à Vassily Kandinsky, mêlant peinture, musique et émotions sensorielles. Le visiteur y découvre l’univers du maître de l’abstraction à travers une expérience sonore et visuelle inédite.
Mondialement connu comme le «père de l’abstraction», Vassily Kandinsky était aussi un amoureux de la musique: une exposition à la Cité de la musique à Paris offre au public une immersion, sonore et visuelle, dans l’univers du peintre.
Dans la pénombre, face à de grandes toiles noires animées par des images faisant référence à la Russie, la terre natale de Kandinsky, le visiteur se laisse porter par un opéra de Wagner, Lohengrin, diffusé dans un casque.
Cette introduction sensorielle de l’exposition fait référence au «choc» que le peintre russe dit avoir éprouvé en 1896 à Moscou, en entendant cet opéra pour la première fois.
Lorsqu’il l’écoute, «il a une révélation. Il voyait des images mentales, des formes chromatiques abstraites diffuses», explique Angela Lampe, co-commissaire de l’exposition et conservatrice au Centre Pompidou.
«Kandinsky est sans doute l’artiste de la modernité qui a le plus étroitement lié peinture et musique, à travers plusieurs approches: intellectuelle, émotionnelle, sociale», souligne Marie-Pauline Martin, directrice du Musée de la musique et co-commissaire de l’exposition, qui ouvre mercredi jusqu’au 1er février.
Cette expérience, couplée à sa découverte d’une toile de Monet, le pousse à se consacrer à la peinture. Il abandonne le droit et l’économie, s’installe à Munich et entame une œuvre marquée par la recherche d’un «art total».
L’exposition, rendue possible par la disponibilité de nombreuses toiles à la suite de la fermeture temporaire du Centre Pompidou, montre l’évolution progressive de sa peinture vers l’abstraction.
L’aboutissement de ce parcours est la présentation de plusieurs de ses grands chefs-d’œuvre : Jaune, rouge, bleu, Composition VIII (prêtée par le Guggenheim de New York), Composition IX et Composition X.
Le travail autour de la musique est expliqué tout au long de l’exposition par des encadrés, des films réalisés par la Philharmonie, ou encore par des documents du peintre.
Une adaptation ludique et pédagogique du parcours sonore a été pensée pour les enfants.
L’expérience se veut aussi immersive: les musiques sont entrecoupées de sons d’ambiance comme un bruit de pinceau sur une toile ou par une voix.
Une salle est consacrée à la relation du peintre avec Arnold Schönberg, compositeur et peintre amateur, avec qui il entretient une correspondance pendant plus de dix ans. Une autre présente une multitude d’objets ayant appartenu à Kandinsky et faisant référence à la musique: disques, photos, partitions, livres.
Avec AFP
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