États-Unis : nouvelles frappes contre un bateau soupçonné de trafic de drogue dans le Pacifique, tensions avec la Colombie
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par le secrétaire américain à la Guerre Pete Hegseth sur son compte X le 22 octobre 2025 montre, selon M. Hegseth, les forces militaires américaines menant une attaque contre un navire exploité par une « organisation terroriste désignée se livrant au trafic de drogue » dans l'océan Pacifique oriental le 21 octobre 2025. ©Photo by HANDOUT / US SECRETARY OF DEFENSE PETE HEGSETH'S X ACCOUNT / AFP

Les États-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l’océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro.

Le président américain Donald Trump a qualifié M. Petro de «baron de la drogue» et de «pire président que la Colombie ait jamais eu». L’élu de gauche a répondu en annonçant porter plainte pour diffamation devant la justice américaine.

M. Trump, qui a déjà proféré des menaces similaires à l’encontre du dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro, a également invité M. Petro à «faire attention». Le secrétaire d’État Marco Rubio a de son côté qualifié le dirigeant colombien de «fou».

Dans le même temps, les États-Unis ont frappé un deuxième bateau dans le Pacifique, selon le secrétaire américain de la Guerre, Pete Hegseth, faisant cinq morts au total.

Ces frappes, dont Washington affirme qu'elles visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n’avaient jusqu’à présent eu lieu que dans les Caraïbes.

Une source militaire colombienne a indiqué à l’AFP que la frappe de mardi s’était produite «près» mais non à l’intérieur des eaux colombiennes.

Au total, les États-Unis ont revendiqué neuf attaques de ce type ces dernières semaines, pour 37 morts.

L’origine des navires visés – huit bateaux et un semi-submersible – n’a pas été précisée, mais certains ont été détruits au large du Venezuela.

«Inacceptable» 

Washington a déployé des avions de chasse et des navires dans ce qu’il revendique comme une lutte contre le narcotrafic.

La Maison-Blanche et le Pentagone ont toutefois produit peu de preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles les personnes ciblées étaient impliquées dans le trafic de drogue.

Le Pentagone a déclaré au Congrès que les États-Unis étaient en «conflit armé» avec les cartels sud-américains, les qualifiant de groupes terroristes.

«Tout comme Al-Qaïda a mené une guerre contre notre patrie, ces cartels mènent une guerre contre notre frontière et notre peuple. Il n’y aura ni refuge ni pardon, seulement la justice», a déclaré M. Hegseth.

Mais selon les experts, les exécutions extrajudiciaires restent illégales, même si elles visent des narcotrafiquants présumés.

La Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, coopère depuis des décennies avec les États-Unis pour réduire la production, contrôlée par divers groupes paramilitaires, cartels et guérillas.

«Ce qui est en jeu, c’est une relation historique vieille de plus de 200 ans, qui profite aux États-Unis comme à la Colombie», s’est alarmé mercredi l’ambassadeur colombien à Washington, Daniel García-Peña, dans un entretien à l’AFP, après avoir été rappelé à Bogota pour consultation.

«Nous sommes face à un gouvernement américain qui cherche à changer le paradigme (…) de ses relations internationales, dans lequel l’incertitude joue malheureusement un rôle très important», a-t-il ajouté, jugeant les menaces de Donald Trump «inacceptables».

Le Venezuela a de son côté accusé les États-Unis de prétexter la lutte antidrogue pour tenter de renverser Nicolas Maduro. Celui-ci a affirmé que son pays disposait de 5 000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.

 

Avec AFP

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