Des services de renseignement occidentaux affirment que l’Iran reconstruit activement son programme de missiles balistiques, en dépit des sanctions internationales récemment rétablies, avec le soutien de la Chine, selon des informations rapportées par la chaîne CNN.
Selon des sources européennes, plusieurs cargaisons de perchlorate de sodium, un composant essentiel pour la fabrication du carburant solide des missiles, ont été livrées fin septembre au port de Bandar Abbas, en provenance de Chine. Ces livraisons, évaluées à environ 2 000 tonnes, viseraient à reconstituer les stocks détruits lors du conflit avec Israël en juin dernier.
Les renseignements occidentaux indiquent qu’entre dix et douze cargaisons ont été expédiées depuis la réimposition des sanctions, traduisant une accélération du réarmement iranien.
La Chine, principal partenaire économique de Téhéran, continuerait d’importer du pétrole iranien malgré les restrictions, en s’appuyant sur des réseaux de contrebande et une “flotte fantôme” de pétroliers. Des sociétés-écrans chinoises, certaines déjà sanctionnées par Washington, seraient également impliquées dans ces transferts.
Ces révélations interviennent alors que les sanctions onusiennes ont été réactivées fin septembre via le mécanisme de “retour automatique” (Snapback), en réponse aux violations de l’accord nucléaire de 2015.
Si le perchlorate de sodium n’est pas explicitement interdit, il permet la fabrication du perchlorate d’ammonium, un oxydant prohibé utilisé dans les missiles balistiques. Selon des experts interrogés par la chaîne Al Arabiya, cette zone grise juridique permet à Pékin de minimiser sa responsabilité tout en maintenant ses échanges avec l’Iran.



Commentaires