Le rapatriement des réfugiés syriens accueillis en Allemagne pendant la guerre civile s'avère pour le moment difficile, a déclaré le chef de la diplomatie allemande en visite à Damas, espérant mobiliser les entreprises allemandes dans la reconstruction du pays.
À l'issue de sa première visite sur place depuis son entrée en fonction en mai, Johann Wadephul a déclaré qu'il était «dans l'intérêt compréhensible du gouvernement syrien de créer les conditions pour que le plus grand nombre possible de Syriens puissent revenir».
Cela n'est actuellement «possible que dans une mesure très limitée, car une grande partie des infrastructures de ce pays a été détruite» après 13 années de guerre civile, a ajouté le ministre des Affaires étrangères allemand.
L'Allemagne a accueilli des centaines de milliers de réfugiés syriens, fuyant la guerre civile dans leur pays, en particulier durant la crise migratoire de 2015. Un grand nombre d'entre eux y vivent et travaillent encore aujourd'hui.
Mais «nous comprendrons parfaitement» quiconque souhaite rentrer en Syrie, a-t-il ajouté, alors que le gouvernement allemand veut durcir sa politique migratoire pour contenir l'essor du parti d'extrême droite AfD.
Berlin cherche à reprendre les expulsions vers la Syrie, mais cela ne s'appliquera qu'à «très peu de cas exceptionnels de criminels vraiment graves», assure le ministre conservateur.
Jeudi, il a rencontré le président intérimaire syrien Ahmed al-Chareh afin de renforcer la coopération «politique, économique et humanitaire» entre les deux pays, selon ce dernier.
L'Allemagne a «une obligation particulière d'aider ici pour que la reconstruction [de la Syrie] puisse avoir lieu», a déclaré M. Wadephul
«Nous devons travailler concrètement pour permettre aux entreprises allemandes d'opérer ici», a-t-il ajouté.
Selon lui, l'énergéticien Siemens Energy «souhaite apporter une grande contribution pour remettre le réseau électrique syrien en état».
Le ministre conservateur veut aussi organiser une première réunion du conseil économique germano-syrien, fondé en juillet, et agir au niveau européen pour créer «des projets de financements spécialement adaptés à la Syrie».
En visite dans la banlieue de Harasta, fortement bombardée par l'ancien pouvoir de Bachar al-Assad, il s'est dit «profondément impressionné et touché par le niveau de destruction», le comparant à l'Allemagne post-1945.
La prédécesseure de Johann Wadephul, l'écologiste Annalena Baerbock, s'était rendue deux fois en Syrie depuis la chute en décembre 2024 de l'ancien dirigeant syrien renversé par une coalition islamiste.
Depuis, les relations avec l'Occident se sont réchauffées mais la Syrie connaît des troubles persistants, notamment des affrontements entre différents groupes religieux et ethniques impliquant souvent le nouveau gouvernement et leurs alliés.
«Nous voulons que le chemin emprunté par ce peuple soit couronné de succès. Pour cela, il faut un gouvernement qui garantisse à tous les citoyens une vie dans la dignité et la sécurité», a souligné Johann Wadephul.
AFP



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