 
 L’Académie française a décerné son Grand Prix du roman 2025 à l’écrivaine haïtienne Yanick Lahens pour Passagères de nuit (Éditions Sabine Wespieser). À 71 ans, l’autrice de Bain de lune, prix Femina 2014, succède à Miguel Bonnefoy. Ce roman, hommage aux femmes de sa lignée et à la mémoire de la traite négrière, s’est imposé de justesse face à Pauline Dreyfus et Alfred de Montesquiou.
L'Académie française a décerné jeudi son Grand Prix du roman 2025 à l'autrice haïtienne Yanick Lahens pour son ouvrage Passagères de nuit.
L'élection a été très serrée: la lauréate a obtenu, au troisième tour, 11 voix contre 10 pour Pauline Dreyfus avec Un pont sur la Seine.
Le troisième finaliste était Alfred de Montesquiou avec Le Crépuscule des hommes.
Doté de 10 000 euros, le prix de l'Académie, dont la première édition remonte à 1915, devance de quelques jours ceux du Femina, qui sera attribué lundi, du Goncourt et du Renaudot, annoncés mardi, et du Médicis, prévu mercredi.
Yanick Lahens, 71 ans, succède ainsi au Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy, qui avait remporté le Grand Prix du roman de l'Académie française avec Le Rêve du jaguar, une saga familiale.
Née en 1953 à Port-au-Prince, elle est l'autrice de nombreuses œuvres (romans, essais, nouvelles…), et a obtenu le prix Femina en 2014 pour Bain de lune.
Dans Passagères de nuit (Sabine Wespieser), la romancière «rend un hommage d'espoir et de résistance à la lignée des femmes dont elle est issue», a indiqué l'éditeur en présentant le roman.
«Toujours avancer sans se retourner» est le mot d'ordre de ces femmes, dont Elizabeth, née en 1818 à La Nouvelle-Orléans, et Régina, «née pauvre parmi les pauvres» en Haïti un demi-siècle plus tard.
Yanick Lahens y raconte notamment l'effroyable réalité vécue par les «passagères de nuit» sur les bateaux négriers.
Ce prix récompense les éditions Sabine Wespieser, une petite maison indépendante qui publie depuis 2002 essentiellement des écrivains de langue française et a déjà obtenu plusieurs prix littéraires.
Avec AFP



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