Nouvelle frappe américaine contre un bateau de narcotrafiquants présumés, trois morts
L’USS Gravely, navire de guerre de la marine américaine, quitte le port de Port-d’Espagne le 30 octobre 2025. ©Martin Bernetti / AFP

Les États-Unis ont annoncé avoir mené samedi une nouvelle frappe contre un bateau de narcotrafiquants présumés dans les Caraïbes, tuant ses trois occupants, malgré les critiques concernant la légalité de ces opérations à l'origine d'une crise avec le Venezuela.

Cette attaque, révélée par le ministre de la Défense Pete Hegseth, porte à au moins 65 morts le bilan de ces frappes aériennes ordonnées par l'administration de Donald Trump au nom de la lutte contre l'afflux de drogue aux États-Unis.

«Ce navire, comme TOUS LES AUTRES, était connu de nos services de renseignement pour être impliqué dans le trafic illicite de stupéfiants, il transitait sur une route connue pour le trafic de drogue et transportait des stupéfiants», a déclaré M. Hegseth sur X.

«Trois narcoterroristes de sexe masculin se trouvaient à bord du navire lors de la frappe, qui a été menée dans les eaux internationales. Les trois terroristes ont été tués et aucun membre des forces américaines n'a été blessé», a-t-il ajouté.

Il a assuré que Washington comptait «continuer à traquer (...) et tuer» les narcotrafiquants qui seront «traités comme l'a été (le groupe jihadiste) Al-Qaïda».

Les États-Unis procèdent depuis début septembre à des frappes aériennes dans le Pacifique et surtout dans les Caraïbes contre des bateaux qu'ils présentent comme appartenant à des narcotrafiquants.

Avant la frappe de samedi, le gouvernement Trump avait revendiqué 15 attaques ces dernières semaines, faisant selon lui 62 morts, sans apporter la preuve de liens entre ces personnes et le narcotrafic.

Des experts ont remis en question la légalité des frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a appelé vendredi les États-Unis à cesser ces opérations, dénonçant des «exécutions extrajudiciaires» et réclamant des enquêtes «rapides, indépendantes et transparentes».

Porte-avions

Le président américain justifie, lui, ce déploiement au nom du conflit armé contre des gangs classés «terroristes».

Donald Trump accuse notamment le président vénézuélien Nicolás Maduro de faire partie d'un cartel. Ce dernier dément et dénonce des tentatives de déstabilisation de son pouvoir par les États-Unis.

Ces derniers ont déployé huit navires de guerre dans les Caraïbes et des avions de chasse F-35 à Porto Rico. Un porte-avions américain, le plus gros au monde, est également en route pour la zone.

Le président américain, qui a reconnu avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA sur le territoire vénézuélien, a récemment évoqué de possibles frappes terrestres visant des cibles "narcoterroristes".

Il a cependant assuré vendredi ne pas envisager de frappes contre le Venezuela.

Les autorités vénézuéliennes ont annoncé récemment avoir démantelé une cellule de la CIA qui aurait eu comme objectif d'attaquer un navire de guerre américain dans la région pour créer un incident en l'attribuant au Venezuela.

Les opérations américaines sont également à l'origine de tensions avec la Colombie. Donald Trump accuse son homologue colombien Gustavo Petro de ne rien faire contre la production de cocaïne dans son pays, et lui a imposé des sanctions économiques.

AFP

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