Le Goethe-Institut marque l’anniversaire de ses 70 ans au Liban
Symbole de dialogue et de créativité, le Goethe-Institut célèbre 70 ans de présence au Liban. ©Goethe-Institut

Le Goethe-Institut a célébré, le 31 octobre dernier, son 70ᵉ anniversaire au Liban lors d’une réception organisée à Rebirth Beirut, au cœur de Gemmayzé.

L’événement, à la fois artistique et symbolique, a rassemblé de nombreuses figures de la scène culturelle, des artistes, des partenaires et des amis de l’Institut pour rendre hommage à sept décennies d’échanges, de création et de coopération culturelle entre le Liban et l’Allemagne.

Depuis son implantation à Beyrouth en 1955, le Goethe-Institut s’est imposé comme un acteur incontournable du dialogue interculturel. À travers la promotion de la langue allemande, la mise en valeur d’artistes émergents et le soutien constant aux initiatives locales, il a su bâtir des ponts solides entre les deux pays.

La soirée anniversaire a mis en lumière deux artistes libanais soutenus par le programme de bourse culturelle al-Mouhaffiz, initiative du Goethe-Institut au Liban, visant à accompagner les créateurs, collectifs et praticiens indépendants. Le public a ainsi découvert Silence in Plastic de l’artiste visuel Baha’ Souki, et A Separation from Habit, performance musicale et visuelle signée Joy Moughanni.

Baha’ Souki, artiste visuel basé au Liban, explore à travers la peinture, la photographie et la vidéo les notions de mémoire, de perception et de transformation. Son projet Silence in Plastic interroge  l’impact de l’industrialisation sur le paysage et la mémoire collective. Travaillant à proximité d’usines de plastique, il traduit en images l’influence du bruit industriel et des matériaux artificiels sur notre rapport au silence et à l’espace. Les œuvres présentées à Rebirth Beirut ne constituent qu’un aperçu d’un ensemble plus vaste qui sera exposé ultérieurement.

De son côté, Joy Moughanni, musicien, producteur et ingénieur du son, a présenté A Separation from Habit, une œuvre immersive mêlant archives sonores et expérimentations électroniques. Figure montante de la scène musicale beyrouthine, fondateur de Basement Sounds et collaborateur de Tunefork Studios, Moughanni revisite à travers son travail la mémoire collective, le traumatisme et la reconstruction - thèmes profondément ancrés dans l’expérience libanaise contemporaine.

Accueillir cette célébration à Rebirth Beirut n’avait rien d’anodin. Le lieu, symbole du renouveau culturel après la tragédie du 4 août, incarne la résilience par l’art.

«Rebirth Beirut a toujours défendu l’espoir, le dialogue et la puissance de l’art pour raviver et reconstruire», a déclaré Gaby Fernaini, président et fondateur de l’association. «Accueillir le 70ᵉ anniversaire du Goethe-Institut ici nous rappelle que l’échange culturel ne repose pas seulement sur la créativité partagée, mais sur des valeurs communes - un pont qui relie les peuples, même dans les moments les plus difficiles», a-t-il ajouté.

Au-delà d’un simple anniversaire, cette célébration a réaffirmé la vocation du Goethe-Institut: encourager la création, renforcer les échanges et soutenir les générations futures d’artistes libanais, dans un esprit d’ouverture et de dialogue qui demeure, 70 ans plus tard, au cœur de sa mission.

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