Le gouvernement iranien prévoit de couper périodiquement l'eau à Téhéran, métropole de plus de 10 millions d'habitants, afin de limiter la consommation et d'enrayer le «gaspillage», au moment où l'Iran fait face à une sécheresse sans précédent.
L'Iran est confronté cette année à sa pire sécheresse depuis des décennies et à Téhéran le faible niveau des précipitations est «quasiment sans précédent depuis un siècle», avait affirmé en octobre un responsable local.
Sur les 31 provinces que compte l'Iran, 15 n'ont pas reçu la moindre goutte de pluie depuis octobre, a rapporté samedi l'agence de presse Isna.
Pour économiser l'eau, le gouvernement prévoit des coupures à Téhéran.
«Cela permettra d'éviter le gaspillage même si cela peut occasionner des désagréments», a déclaré à la télévision d'État le ministre iranien de l'Énergie, Abbas Ali Abadi.
Plusieurs médias locaux font déjà état de coupures nocturnes.
Le président iranien a averti jeudi que Téhéran pourrait devoir être évacuée en raison des pénuries d'eau s'il ne pleut pas d'ici la fin de l'année. Massoud Pezeshkian n'a pas précisé comment une telle opération serait menée.
La capitale iranienne, nichée sur le versant sud du massif de l'Alborz, connaît des étés chauds et secs, des automnes parfois pluvieux et des hivers qui peuvent être rigoureux et enneigés.
Barrages à sec
Les habitants de Téhéran consomment environ 3 millions de mètres cubes d'eau par jour, selon les médias locaux.
Mais le principal barrage de Téhéran est pratiquement à sec.
Le barrage Amir Kabir, l'un des cinq qui alimentent en eau potable la capitale, «détient seulement 14 millions de mètres cubes d'eau», selon le directeur général de la compagnie des eaux de Téhéran, Behzad Parsa, cité dimanche par l'agence officielle Irna.
Il y a un an à cette période, ce barrage contenait environ 86 millions de mètres cubes d'eau, a ajouté le responsable, attribuant cette baisse drastique à «une diminution de 100% des précipitations» à Téhéran et sa région.
Sa capacité actuelle permet d'approvisionner la ville en eau potable «pendant moins de deux semaines», avait souligné M. Parsa.
Samedi, la télévision d'État a montré des images de plusieurs barrages, notamment à Ispahan (centre de l'Iran) et Tabriz (nord-ouest), dotés de niveaux très inférieurs par rapport aux années précédentes.
Le vice-gouverneur de Mashhad (nord-est), Hassan Hosseini, a déclaré jeudi à l'agence Irna que «les coupures nocturnes d'eau dans cette métropole figurent parmi les solutions envisagées face à la pénurie d'eau».
Cet été, les coupures d'eau ont été fréquentes en Iran.
En juillet et en août, deux jours fériés avaient même été instaurés à Téhéran pour économiser l'eau et l'énergie, au moment où des coupures de courant étaient quasi quotidiennes en pleine canicule.
AFP



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