IA, robots et quantique au cœur du Web Summit de Lisbonne 
La Chine, les US, la France… tous à Lisbonne pour montrer leurs robots et exosquelettes au Web Summit ! © PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Les acteurs de la tech mondiale se réunissent à partir de mardi au Web Summit à Lisbonne pour présenter leurs dernières innovations, de l'intelligence artificielle (IA) aux robots, sur fond de tensions géopolitiques et commerciales qui affectent le secteur.

Plus de 70.000 participants issus de plus de 150 pays, dont 2.500 start-up et 1.000 investisseurs, sont attendus jusqu'à jeudi dans la capitale portugaise. Leurs drapeaux ont défilé dans une mise en scène rappelant celle des Jeux olympiques lors de la soirée d'ouverture, lundi.

«Le Web Summit était autrefois uniquement une compétition entre des entreprises et des start-up occidentales, mais cette année, plus que toute autre, il est clair que l'ère de la domination occidentale dans la tech est révolue», a souligné sur scène Paddy Cosgrave, cofondateur de l'événement.

Robots et robotaxis 

La Chine présentera ainsi «les robots humanoïdes les plus avancés du monde», selon M. Cosgrave, qui a cité les machines de l'entreprise Unitree.

Les robots américains seront toutefois aussi de la partie avec des responsables d'Amazon Robotics et de Boston Dynamics, connue pour ses robots quadrupèdes. Tout comme la start-up française Wandercraft, spécialisée dans la création d'exosquelettes pour les personnes à mobilité réduite.

Le président d'Uber, Andrew Macdonald, et le directeur général de Lyft, David Risher, partageront, eux, leurs stratégies pour doter les routes de robotaxis.

La concurrence mondiale dans ce domaine s'est récemment accélérée. Uber a signé un partenariat avec Nvidia pour rendre autonomes des dizaines de milliers de voitures de différents constructeurs à partir de 2027 tandis que Waymo, filiale d'Alphabet (Google), a annoncé son arrivée à Londres en 2026. Plusieurs acteurs chinois comme Baidu et Pony.ai ont aussi fait part de leur intention de se développer sur le marché européen de la voiture autonome.

IA et puces 

L'événement accueillera aussi bien des figures établies du secteur de l'IA telles que Brad Smith, président de Microsoft, et Cristiano Amon, patron de Qualcomm, spécialiste américain des processeurs pour smartphones, que des dirigeants de start-up prometteuses, à l'instar de Joleen Liang, cofondatrice de la start-up chinoise Squirrel AI qui utilise l'intelligence artificielle pour développer de nouvelles méthodes d'apprentissage.

Anton Osika, patron de la start-up suédoise Lovable, qui permet à tout un chacun de créer un site sans savoir coder grâce à l'IA générative, est aussi présent à Lisbonne.

«Nous voyons 100.000 nouveaux produits créés chaque jour», s'est réjoui lundi soir M. Osika, dont la plateforme s'adresse aussi bien à des entrepreneurs qu'à des élèves de collège cherchant à monter un projet. Le «vibe coding», nom donné à cette technique, a d'ailleurs été sacré expression de l'année 2025 par le dictionnaire britannique Collins.

Santé et sport augmentés 

L'intelligence artificielle a par ailleurs concentré près de 30 % des investissements dans les nouvelles technologies appliquées au sport au premier semestre 2025, selon une étude de la banque d'investissement Drake Star.

Dans le tennis, cette technologie permet ainsi de déterminer «des schémas prédictifs» sur la technique de jeu d'un athlète, a raconté lundi la joueuse russe Maria Sharapova. L'IA peut aussi aider les joueurs à récupérer plus rapidement, a-t-elle poursuivi.

Côté santé, l'aide à la détection précoce des premiers signes de maladies grâce à des bagues, ainsi que des montres connectées pour analyser le sommeil, le rythme cardiaque ou encore la température, seront présentées.

Souveraineté et régulation 

La vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, Henna Virkkunen, est attendue pour évoquer la question de la souveraineté technologique, un sujet qui préoccupe les pays membres de l'UE à mesure que les tensions commerciales et politiques s'accroissent avec les États-Unis.

Maya Noël, directrice générale de l'association France Digitale, qui représente des entreprises tech françaises et des fonds d'investissement spécialisés, plaidera ainsi au Web Summit pour «des alternatives européennes» afin que les entreprises arrêtent de «subir les vagues technologiques».

Parmi les sociétés tricolores, le directeur général de la start-up Alice&Bob détaillera son ambition de construire le premier ordinateur quantique utile d'ici 2030.

Avec AFP

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