Depuis lundi, de vastes incendies ravagent plusieurs régions du Liban, attisés par les vents secs et les températures encore élevées, mais aussi par les frappes israéliennes menées dans le sud du pays.
La Direction générale de la Défense civile a annoncé mardi la poursuite de ses opérations d’extinction dans de nombreuses régions à travers le territoire. Selon son communiqué, les feux sont dus aux frappes israéliennes ayant visé des zones des caza de Nabatiyé et de Baalbeck, ainsi qu’aux conditions climatiques favorisant la propagation des flammes.
Au Liban-Sud, les équipes de la Défense civile ont éteint deux importants incendies dans les montagnes de Rayhan et de Qotrani, provoqués par les bombardements israéliens, ainsi qu’un autre feu à Chaara, dans le caza de Baalbeck. Des incendies ont également été maîtrisés dans le gouvernorat de Jezzine, à Qnane, Jarmaq, Ayshiyé et Homsiyé, ce dernier ayant été provoqué par la combustion d’un transformateur électrique. Toutefois, l’incendie qui s’étend d’Aaray à Bkassine (Jezzine) restait encore actif mardi, les équipes s’efforçant de le contenir, toujours selon le communiqué.
Par ailleurs, les pompiers de la Défense civile ont également éteint d’autres feux dans les forêts de Chbaniyé, ainsi que dans les bois des localités de Kefarya (caza de Zghorta) et de Debaal (Déniyé). Les secours sont aussi mobilisés pour maîtriser un vaste incendie entre Chhim, Mtellé, Jaliliyé, Daria, Zaarouriyé et Hasrout, dans l’Iqlim al-Kharroub (Chouf).
La Défense civile a rappelé aux citoyens la nécessité de faire preuve de prudence, de ne pas allumer de feux dans les herbes sèches et de signaler immédiatement tout incendie en composant le 125.
Le feu a déjà ravagé un grand nombre de pins à pignons, d’oliviers et de vignes à travers le pays. Des hélicoptères de l’armée poursuivent les opérations de refroidissement des zones brûlées pour prévenir toute reprise. Le président de la République, Joseph Aoun, et le président du Parlement, Nabih Berry, ont tous deux appelé à renforcer les moyens de lutte et la coordination des secours.
La ministre libanaise de l’Environnement, Tamara El-Zein, a accusé Israël d’avoir brûlé plus de 8 700 hectares de terres dans le sud du pays. Elle estime que tous les incendies ont une origine humaine, qu'elle soit volontaire ou non, et appelle à renforcer la défense civile, à développer des systèmes d’alerte et de stockage d’eau, et à adopter des sanctions sévères contre les pyromanes. Malgré des projets limités de prévention, elle souligne le manque criant de moyens et de soutien face à cette catastrophe écologique aggravée par la guerre et le changement climatique.
Selon le secrétaire général du Conseil national de la recherche scientifique, Chadi Abdallah, 7 147 incendies ont été enregistrés au Liban entre le début de l’année 2025 et le 10 novembre, dont 6 900 ont touché des terrains herbeux et 637 des vergers et forêts.
Ces feux, d’origines multiples, résultent d’une combinaison de facteurs humains et naturels : conflits armés, négligence, brûlis incontrôlés, sécheresse prolongée et vents violents. En automne, la végétation desséchée et les températures encore élevées rendent le pays particulièrement vulnérable. Une réalité qui souligne l’urgence d’une meilleure prévention et de moyens adaptés face à une menace devenue récurrente.



Commentaires