Abbas renouvelle sa promesse d'élections, Macron hausse le ton sur la colonisation
Le président français Emmanuel Macron (à droite) et le président palestinien Mahmoud Abbas (à gauche) se serrent la main après une conférence de presse conjointe au palais de l’Élysée à Paris, le 11 novembre 2025. © Christophe Petit Tesson / POOL / AFP

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, de son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël.

«Nous renouvelons notre engagement ici devant vous quant aux réformes» de l'Autorité palestinienne, a déclaré Mahmoud Abbas à l'issue de sa rencontre avec le président français au palais de l'Élysée.

Celles-ci passent par «l'organisation d'élections présidentielle et législatives», a assuré le dirigeant palestinien, Emmanuel Macron précisant qu'elles auraient lieu «un an après le passage à la deuxième phase du cessez le feu» à Gaza, celle qui comprend le désarmement du Hamas.

Israël et le Hamas se trouvent encore dans la première phase de l'accord de cessez-le-feu conclu le 9 octobre sous l'égide du président américain Donald Trump, celle qui doit voir le retour en Israël des dépouilles de tous les otages morts après la libération de ceux qui étaient en vie.

«La priorité va à l'organisation d'(une) élection présidentielle et d'élections générales libres, transparentes et démocratiques dans l'ensemble des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est», a dit de son côté Emmanuel Macron qui, comme son homologue palestinien, s'exprimait devant la presse.

Les deux dirigeants ont également annoncé la création d'un «comité conjoint» franco-palestinien qui doit travailler sur une constitution pour l'État palestinien que la France a reconnu au mois de septembre lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Le président français a par ailleurs adressé plusieurs avertissements à Israël.

«Ligne rouge»

Les projets d'annexion «partielle ou totale» de la Cisjordanie par Israël, y compris «de facto» par la colonisation, «constituent une ligne rouge à laquelle nous réagirons fortement avec nos partenaires européens s'ils sont mis en oeuvre», a-t-il mis en garde.

Sur le plan financier, «Israël doit de toute urgence transférer les revenus douaniers dus à la Palestine et rétablir les correspondances bancaires entre institutions israéliennes et palestiniennes», a-t-il déclaré.

«Nul ne peut comprendre une politique qui fragilise le seul partenaire à même de coopérer au plan sécuritaire et de s'ériger contre l'explosion de violence qui résulterait immanquablement de son effondrement», a ajouté Emmanuel Macron.

Le président palestinien a également réitéré son engagement à retirer les discours de haine anti-Israël contenus dans les manuels scolaires utilisés dans les écoles palestiniennes et à mettre fin concrètement à la pratique consistant à payer les prisonniers ayant commis des violences en Israël.

Emmanuel Macron recevait pour la première fois Mahmoud Abbas depuis la reconnaissance de l'État palestinien par la France, et celui-ci est désormais désigné comme «président de l'État de Palestine» dans les documents officiels français.

Dans un communiqué, l'ambassade d'Israël en France s'est insurgée contre l'accueil réservé au président palestinien. Elle a estimé que l'Autorité palestinienne avait eu de «nombreuses occasions de promouvoir la paix et a choisi de rejeter toutes les opportunités offertes par Israël et les États-Unis pour mettre fin au conflit».

Sur le plan bilatéral, Mahmoud Abbas promis une extradition rapide d'un Palestinien, Hicham Harb, arrêté en septembre en Cisjordanie et soupçonné d'avoir supervisé le commando de l'attentat antisémite de la rue des Rosiers qui avait fait six mort à Paris en 1982.

«Les procédures juridiques relatives à l'extradition sont arrivées à leur phase finale. Il ne reste que quelques détails techniques, qui sont pris en charge par les autorités compétentes des deux pays», a-t-il déclaré au Figaro quelques heures avant sa rencontre avec Emmanuel Macron.

AFP

 

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