Von der Leyen propose d'utiliser les avoirs gelés russes pour financer l’Ukraine
La Commission européenne défend l'utilisation des avoirs gelés russes pour financer un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, solution jugée «le plus efficace» pour soutenir le pays face aux limitations budgétaires et à l'arrêt du soutien américain. ©Fabrice Coffrini / AFP

L'utilisation des avoirs gelés russes en Europe représente le moyen «le plus efficace» pour financer l'Ukraine au cours des deux prochaines années, a affirmé jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

«Nous accordons un prêt à l'Ukraine, que l'Ukraine rembourse si la Russie paie des réparations. C'est le moyen le plus efficace de soutenir la défense et l'économie de l'Ukraine», a-t-elle affirmé dans un discours devant le Parlement européen à Bruxelles.

Ce prêt, d'un montant de 140 milliards d'euros, sera rendu possible en mobilisant les avoirs de la banque centrale russe, dont l'essentiel se trouve auprès de la société Euroclear, basée en Belgique. Le total de ces avoirs représente environ 210 milliards d'euros.

Cette solution représente «la manière la plus claire de faire comprendre à la Russie que le temps ne joue pas en sa faveur. Nous montrerons que, si nécessaire, nous sommes prêts à nous engager sur le long terme», a expliqué Mme von der Leyen.

C'est l'une des trois options défendues par la Commission européenne pour financer le soutien européen à l'Ukraine, qui se trouvera à court d'argent à compter du premier trimestre 2026, en raison, entre autres de l'arrêt du soutien américain.

Les pays de l'UE se sont engagés à assurer ce financement, mais les options sont limitées, et surtout coûteuses en ce qui concerne les deux premières.

Mme von der Leyen a assuré qu'en dehors d'un recours aux avoirs russes, les États membres n'avaient guère le choix entre financer eux-mêmes directement l'Ukraine ou accepter que l'UE emprunte sur les marchés. Ces solutions sont rejetées par plusieurs pays de l'UE, dont l'Allemagne ou la France.

La Belgique est de son côté très réticente à utiliser les avoirs russes, redoutant d'être seule à payer les pots cassés et d'éventuelles représailles russes.

La Commission européenne doit présenter d'ici décembre une proposition, prenant en compte les conditions posées par la Belgique, dont celle d'une clause de solidarité effective des pays de l'UE.

L'UE espère trouver un accord lors du sommet européen des 18 et 19 décembre.

AFP

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