La Russie a exprimé lundi à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise entre Caracas et Washington son «plein soutien» au Venezuela face aux «hostilités» des États-Unis qui ont imposé un blocus autour du pays contre des pétroliers qu'ils considèrent comme étant sous sanctions.
Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yvan Gil a annoncé lundi avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, assurant que les deux hommes avaient passé «en revue les agressions et les violations flagrantes du droit international qui sont perpétrées dans les Caraïbes : attaques contre des embarcations, exécutions extrajudiciaires et actes illicites de piraterie commis par le gouvernement des États-Unis».
M. Lavrov «a réaffirmé son plein soutien face aux hostilités contre notre pays», a assuré M. Gil dans un communiqué.
Moscou a diffusé de son côté un communiqué indiquant que les «ministres ont exprimé leur profonde préoccupation face à l'escalade des actions de Washington (...) La partie russe a réaffirmé son soutien total et sa solidarité avec les dirigeants et le peuple vénézuéliens dans le contexte actuel», est-il écrit dans ce texte.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro, d'inspiration socialiste, est un fidèle allié de Vladimir Poutine, qu'il a notamment soutenu dès les premiers jours de l'offensive militaire russe en Ukraine.
Dans une lettre rendue publique lundi, et destinée aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU qui se réunit mardi, M. Maduro estime que «la piraterie d’État» des États-Unis «constitue une menace directe pour l’ordre juridique international et la sécurité mondiale».
«L’histoire nous a enseigné que l’inaction face à l’agression et au mépris du droit international a des conséquences dévastatrices (...) la logique reste la même. Si l’on tolère l’usage unilatéral de la force, l’exécution de civils, la piraterie et le pillage des ressources d’un État souverain, le monde se dirige vers un scénario de confrontation globale aux proportions imprévisibles», a-t-il écrit.
«Le Venezuela réaffirme (...) qu’il est prêt à défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et ses ressources conformément au droit international ; nous avertissons toutefois, en toute responsabilité, que ces agressions n’affecteront pas seulement le Venezuela», insiste-t-il.
Les États-Unis ont récemment annoncé la mise en place d'un blocus naval autour du Venezuela contre des pétroliers qu'ils considèrent comme étant sous sanctions. Ils en ont déjà saisi deux qu'ils soupçonnent de transporter du pétrole vénézuélien soumis à de telles mesures.
Un troisième, identifié par des médias américains comme le Bella 1, soumis à des sanctions américaines depuis 2024 pour ses liens présumés avec l'Iran et le groupe chiite libanais Hezbollah, a été poursuivi dimanche sans être saisi.
Ces interventions surviennent à un moment où le président américain Donald Trump, qui a fait déployer à partir du mois d'août un important dispositif militaire dans les Caraïbes, accuse le Venezuela de se servir du pétrole, sa principale ressource, pour financer «le narcoterrorisme, la traite d'êtres humains, les meurtres et les enlèvements».
Caracas dément toute implication dans le trafic de stupéfiants et assure que Washington cherche à renverser M. Maduro pour s'emparer des réserves pétrolières de son pays, les plus grandes de la planète.
AFP


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