Iran: le pouvoir judiciaire prône plus de fermeté contre les «anomalies sociales»
**Des femmes iraniennes participent à un rituel de deuil durant le mois musulman de Muharram, en préparation de l’Achoura, période de dix jours commémorant l’assassinat au VIIᵉ siècle du petit-fils du prophète Mohammed, l’imam Hussein, à Téhéran le 3 juillet 2025.** ©AFP

Le chef du pouvoir judiciaire en Iran, Gholamhossein Mohseni Ejeï, un religieux, a réclamé à son institution davantage de fermeté contre les «anomalies sociales», ont rapporté les médias locaux, dans un pays où l'obligation du port du voile est de moins en moins respectée.

En vertu des règles imposées après la Révolution islamique de 1979, toutes les femmes en Iran doivent se couvrir les cheveux avec un voile (hijab) en public et porter des vêtements sobres et amples.

Mais dans les grandes villes, notamment Téhéran, nombre de femmes sortent désormais ouvertement sans voile, et portent jeans et baskets. Certaines choisissent même des décolletés ou des vêtements légers laissant apparaître leur nombril, des tenues inimaginables en Iran il y a encore quelques mois.

«J'ai ordonné au procureur général et à tous les procureurs du pays de demander aux services de sécurité et de police d'identifier (...) les anomalies sociales», a déclaré Gholamhossein Mohseni Ejeï, accusant ces nouvelles tendances en Iran d'être «organisées» à dessein par «l'influence étrangère» dans «une guerre d'infiltration».

«L'une des manifestations des efforts de l'ennemi réside dans la question de la nudité et du non-respect du hijab», a ajouté M. Ejeï, cité vendredi par le journal Etemad et l'agence Fars.

Le terme nudité fait généralement référence à des tenues jugées inappropriées.

Ce phénomène est devenu plus visible en Iran depuis les manifestations qui avaient suivi la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022. La jeune femme avait été arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire.

«Nous ne pouvons certainement pas imposer aux femmes le port du hijab», a déclaré le mois dernier la porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, au diapason du président Massoud Pezeshkian, sous le feu des critiques du camp conservateur.

Son administration a refusé l'an dernier de promulguer une loi qui prévoyait de durcir drastiquement les peines à l'encontre des femmes non voilées.

Ces derniers mois, les autorités ont toutefois fermé plusieurs cafés et restaurants pour non-respect du voile obligatoire ou pour avoir servi de l'alcool, interdit en Iran.

«Le hijab (est le) premier rempart de l'identité islamique des Iraniennes. Si ce rempart s'effondre, d'autres éléments culturels et du patrimoine s'effondreront progressivement’», a mis en garde jeudi le quotidien ultraconservateur Kayhan.

Des centaines de personnes, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, avaient été tuées lors des manifestations déclenchées en 2022 à travers tout le pays, et des milliers de manifestants arrêtés.

AFP

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