Deux chaconnes pour orgue récemment attribuées à Jean-Sébastien Bach ont été dévoilées lundi à Leipzig, plus de trois siècles après leur composition. Identifiées comme authentiques au terme de trois décennies de recherches, ces pièces retrouvées dans une bibliothèque bruxelloise ont été rejouées pour la première fois en public, suscitant l’enthousiasme du monde musical.
Deux compositions pour orgue ont été identifiées en Allemagne comme étant celles de Jean-Sébastien Bach, trois décennies après leur découverte, et rejouées pour la première fois en plus de trois siècles lundi à Leipzig.
La chaconne en ré mineur numérotée BWV 1178, et la chaconne en sol mineur BWV 1179, ont pu enfin être attribuées au célèbre compositeur après plus de 30 ans de recherche, a expliqué Peter Wollny, le directeur des Archives de Bach de Leipzig, lors d'une conférence de presse.
Ce musicologue a lui-même découvert les manuscrits d'époque dans la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles, en 1992.
Les deux chaconnes, genre musical en vogue à l'époque, présentaient «des caractéristiques stylistiques que l'on retrouve à cette époque dans les œuvres de Bach, mais chez aucun autre compositeur», a-t-il ajouté.
Mais elles n'étaient ni datées ni signées.
Pendant trois décennies, M. Wollny a ensuite «cherché la pièce manquante pour attribuer ces compositions», à savoir «l'identification du copiste», a-t-il expliqué.
C'est l'élaboration d'un portail de recherche sur le compositeur, réalisée par l'Académie des sciences de Saxe, qui a permis d'«affirmer avec certitude» que les copies trouvées à Bruxelles ont bien été réalisées vers 1705 par Salomon Günther John, l'élève de Bach, a affirmé M. Wollny.
Selon M. Wollny, Bach a composé ces chaconnes aux alentours de la même année à Arnstadt, en Thuringe, où il était organiste au début de sa carrière. Il n'avait alors que 18 ans.
Les deux oeuvres ont été interprétées pour la première fois en public par l'organiste néerlandais Ton Koopman, président des Archives, à l'église Saint-Thomas de Leipzig, en présence du secrétaire d'Etat à la Culture Wolfram Weimer.
Ce dernier a salué une «sensation mondiale» et un «grand moment pour le monde de la musique».
Avec AFP



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