Syrie: manifestations dans les régions alaouites après des violences
À Lattaquié, les manifestations les plus importantes depuis la chute d'Assad rassemblent des centaines d'alaouites dénonçant les violences, les massacres récents et réclamant liberté, sécurité et fédéralisme pour la côte syrienne ©This is Beirut

Des centaines de personnes ont manifesté mardi dans la ville côtière de Lattaquié en Syrie, qui compte une forte présence alaouite, pour dénoncer des récentes violences contre cette minorité, ont rapporté des correspondants de l'AFP sur place.

Depuis la chute du pouvoir de Bachar al-Assad il y a près d'un an, renversé par une coalition islamiste, la minorité dont il est issu est la cible d'attaques, et des centaines de personnes ont été tuées dans un massacre en mars dernier.

«Le peuple syrien est uni», «Au monde entier, écoutez-nous, les alaouites ne plieront pas», «Nous réclamons la libération des prisonniers», scandaient les manifestants rassemblés sur une place du centre de Lattaquié.

Les forces de sécurité déployées dans la ville ne sont pas intervenues.

«Nous voulons le départ des factions armées de la région, la justice pour nos martyrs de la côte et la libération des prisonniers parmi nos enfants. Nous ignorons de quoi ils sont accusés», a affirmé Joumana, une avocate de 58 ans qui n'a pas donné son nom de famille.

Des rassemblements ont également eu lieu dans d'autres localités syriennes. Ces manifestations, les plus importantes dans les régions alaouites depuis la chute d'Assad, interviennent à l'appel, sur les réseaux sociaux, du «Conseil supérieur islamique alaouite».

Elles ont été organisées après une flambée de violence dans la ville multiconfessionnelle de Homs (centre) qui avait suivi le meurtre dimanche d'un couple de musulmans bédouins imputé à des Alaouites à cause de graffitis trouvés sur les lieux.

Des bédouins avaient ensuite vandalisé des habitations et des commerces dans les quartiers à majorité alaouites, avant que les autorités n'imposent un cessez-le-feu pour calmer la situation.

La police a par la suite assuré lundi soir qu'il s'agissait d'un «acte criminel sans caractère confessionnel».

«Ce qui s'est produit à Homs est inacceptable. S'il y a des problèmes, nous n'en sommes pas responsables», a affirmé Mona, une manifestante de 25 ans qui n'a pas donné son nom de famille.

«Nous réclamons la liberté et la sécurité, l'arrêt des tueries et des enlèvements qui se produisent. Nous voulons le fédéralisme pour la côte syrienne», a-t-elle ajouté.

En mars dernier, des massacres ont fait plus de 1 700 morts, essentiellement des Alaouites, après des affrontements entre les forces de sécurité et des hommes fidèles à Bachar al-Assad dans l'ouest du pays, selon une ONG.

Une commission nationale d'enquête sur les violences avait fait état d'au moins 1 426 morts.
AFP

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