Le Yémen va bénéficier d'investissements des Émirats arabes unis d'un montant d'un milliard de dollars pour soutenir la reconstruction du secteur de l'énergie, mis à genoux par des années de guerre, ont annoncé l'ambassadeur de la riche monarchie du Golfe au Yémen et le Premier ministre yéménite.
En visite à Aden, l'ambassadeur des Émirats arabes unis au Yémen, Mohammed Hamad al-Zaabi, a annoncé que son pays avait «accordé un milliard de dollars pour construire des centrales électriques» dans les zones sous contrôle du gouvernement internationalement reconnu. Il a cité «des centrales solaires, éoliennes, ainsi que des centrales fonctionnant au mazout», lors d'un forum dédié au secteur de l'énergie.
«Le gouvernement yéménite a obtenu un soutien stratégique des Émirats arabes unis, consistant en la mise en œuvre de projets énergétiques clés et vitaux dans la province d'Aden et les autres provinces libérées (des houthis), pour un montant d'un milliard de dollars», avait annoncé plus tôt mercredi le Premier ministre yéménite Salem ben Brik lors de ce forum.
De son côté Ali Alshimmari, dirigeant de Global South Utilities, une entreprise basée à Abou Dhabi et présente au Yémen, a précisé sur une chaîne affiliée au Conseil de transition du Sud (STC), que l'objectif «n'est pas seulement la production (d'énergie), mais aussi le transport et la distribution, afin que cette production parvienne aux bénéficiaires».
Depuis 2014, le Yémen est plongé dans un conflit dévastateur opposant les houthis, soutenus par l'Iran, au gouvernement.
L'intervention de la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite en 2015 a aggravé la guerre, qui a laissé le pays divisé, fait des centaines de milliers de morts et provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.
Le gouvernement actuel a été formé fin 2020 dans le cadre d'un accord de partage du pouvoir négocié sous l'égide de Ryad entre, notamment, des ministres fidèles à l'ex-président Hadi et des partisans du Conseil de transition du Sud (STC), bras politique des séparatistes, soutenu par les Émirats.
Le conflit a également été marqué par la destruction d'infrastructures essentielles comme des hôpitaux ou des centrales électriques. Avant le conflit, seulement deux-tiers des habitants du pays le plus pauvre de la péninsule arabique avaient accès au réseau électrique public.
Des manifestations éclatent régulièrement à Aden, grande ville du sud et capitale provisoire du gouvernement internationalement reconnu, pour protester contre les pannes de courant prolongées qui obligent certains habitants à vivre et travailler à la lumière des bougies.
L'électricité représente «un problème chronique, accumulé au fil de longues années en raison de l'absence de planification, de la faiblesse de la gestion, de la dégradation des infrastructures et de la mauvaise gouvernance», a affirmé mercredi M. Ben Brik.
AFP



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