Comment l'Australie prévoit d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans
Vérification d’âge, risque de triche, amendes colossales… L’Australie se lance dans un combat inédit contre l’accès des mineurs aux réseaux. © HENRY NICHOLLS / AFP

L'Australie va bientôt interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, une première mondiale qui doit limiter les dérives en ligne mais dont l'application reste incertaine.

Voici ce que l'on sait des modalités de cette nouvelle législation, avant son entrée en vigueur le 10 décembre.

La limite d'âge

À partir de cette date, plusieurs réseaux sociaux parmi les plus populaires du monde seront obligés de supprimer les comptes de tous les utilisateurs de moins de 16 ans en Australie.

Des centaines de milliers d'adolescents et d'enfants devraient être concernés: à lui seul, Instagram recense quelque 350 000 utilisateurs australiens de 13 à 15 ans.

Cependant, la vérification d'âge ne s'imposera qu'à ceux suspectés de tomber sous le coup de la loi.

Et les jeunes internautes pourront toujours consulter certains sites, il leur sera seulement impossible de se connecter à leur compte.

Prouver l'infraction

Les entreprises sont tenues de faire le ménage elles-mêmes.

La justice s'est penchée sur différentes manières de procéder, mais le gouvernement australien a refusé de valider une seule et même méthode.

Meta, la maison mère de Facebook, a commencé l'écrémage en se basant sur l'âge donné par ses utilisateurs à la création de leur compte.

Les internautes épinglés par erreur pourront se défendre en fournissant une vidéo d'eux ou un document d'identité officiel, a indiqué Meta.

Qui est concerné ?

La liste des plateformes ciblées n'est pas encore arrêtée, et Canberra se réserve dans tous les cas le droit de la faire évoluer.

Facebook, Instagram, Snapchat et TikTok y figurent déjà, tout comme le leader du streaming en direct Twitch et son concurrent australien Kick, ou encore le forum Reddit.

YouTube aussi a été ajouté, malgré une exemption proposée par le gouvernement afin de permettre aux enfants d'y visionner des vidéos éducatives.

D'autres applications et sites tels que Roblox, Pinterest et WhatsApp sont pour le moment épargnés.

Triche

L'Australie s'attend à ce que les jeunes se démènent pour contourner les règles, en montrant de fausses pièces d'identité ou des photos d'eux vieillis par l'intelligence artificielle.

Les plateformes sont censées lutter contre toute tricherie par leurs propres moyens.

«Bien sûr, aucune solution ne sera vraisemblablement efficace à 100% tout le temps», a concédé le régulateur de l'internet du pays.

Amendes

Même si Canberra reconnaît qu'il y aura sûrement des trous dans la raquette réglementaire, les entreprises en infraction s'exposeront à des amendes de 32 millions de dollars si elle ne réalisent pas des «avancées raisonnables» pour se conformer.

Or cette notion, la façon de l'interpréter et de la faire respecter, ne sont toujours pas clairement expliquées.

«Avancées raisonnables veut dire que les plateformes doivent agir pour faire respecter les restrictions d'une manière juste et appropriée dans les circonstances» du moment, se borne à dire le régulateur dans ses orientations.

AFP

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