Le pape Léon XIV a prononcé lundi un discours en français à Annaya, au sanctuaire de saint Charbel, l’une des étapes majeures de sa visite de trois jours au Liban.
Ici Beyrouth vous propose de découvrir l’intégralité de son discours.
«Chers frères et sœurs,
Je remercie le Supérieur général (de l'Ordre libanais maronite, père Hadi Mahfouz, ndlr), pour ses paroles et pour l’accueil dans ce beau monastère d’Annaya.
La nature qui entoure cette maison de prière nous attire par sa beauté austère.
Je rends grâce à Dieu de m’avoir permis de venir en pèlerinage au tombeau de saint Charbel. Mes prédécesseurs - en particulier saint Paul VI, qui l’a béatifié et canonisé - l’auraient vivement souhaité.
Chers amis, que nous enseigne saint Charbel aujourd’hui ? Quel est l’héritage de cet homme qui n’a rien écrit, qui a vécu caché et en silence, et dont la renommée s’est pourtant répandue dans le monde entier ?
Je le résumerais ainsi: l’Esprit Saint l’a façonné afin qu’il apprenne la prière à ceux qui vivent sans Dieu, le silence à ceux qui vivent dans le bruit, la modestie à ceux qui vivent pour l’apparence et la pauvreté à ceux qui recherchent la richesse. Ces attitudes vont à contre-courant, mais c’est précisément pour cela qu’elles nous attirent - tout comme une eau fraîche et pure attire ceux qui marchent dans le désert.
Saint Charbel nous rappelle particulièrement - à nous, évêques et ministres ordonnés - les exigences évangéliques de notre vocation. Sa cohérence, à la fois radicale et humble, est un message pour tous les chrétiens.
Un autre aspect décisif mérite d’être souligné: saint Charbel n’a jamais cessé d’intercéder pour nous auprès du Père céleste, source de tout bien et de toute grâce. Déjà de son vivant, nombreux étaient ceux qui venaient à lui pour recevoir du Seigneur réconfort, pardon et conseil. Après sa mort, tout cela s’est multiplié et est devenu comme un fleuve de miséricorde. C’est aussi pour cette raison que, chaque 22 du mois, des milliers de pèlerins viennent ici de différents pays pour vivre une journée de prière et de repos pour l’âme et pour le corps.
Frères et sœurs, aujourd’hui nous voulons confier à l’intercession de saint Charbel les besoins de l’Église, du Liban et du monde. Pour l’Église, nous demandons la communion et l’unité - depuis les familles, petites églises domestiques, jusqu’aux communautés paroissiales et diocésaines, et jusqu’à l’Église universelle. Communion et unité. Et pour le monde, nous demandons la paix. Nous la supplions spécialement pour le Liban et pour tout le Levant. Mais nous savons bien - et les saints nous le rappellent - qu’il n’y a pas de paix sans conversion des cœurs. Que saint Charbel nous aide à nous tourner vers Dieu et à demander pour chacun de nous le don de la conversion.
Chers amis, pour symboliser la lumière que Dieu a allumée ici à travers saint Charbel, j’ai apporté une lampe en guise de cadeau. En offrant cette lampe, je confie le Liban et son peuple à la protection de saint Charbel, afin qu’ils marchent toujours dans la lumière du Christ.
Rendons grâce à Dieu pour le don de saint Charbel ! Merci à tous ceux qui entretiennent sa mémoire vivante.
Marchez dans la lumière du Seigneur !»



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