Attendu par les commerçants comme par les consommateurs, le Black Friday devait offrir une bouffée d’affaires avantageuses. Mais dans un climat d’attentisme – ni paix ni guerre – et avec un pouvoir d’achat affaibli, les Libanais ont-ils vraiment trouvé leur compte cette année?
Activité commerciale freinée à Jounieh
Interrogé par Ici Beyrouth, Jacques Hokayem, président de l’Association des commerçants de Jounieh, explique que le Black Friday sera exceptionnellement prolongé jusqu’à la semaine prochaine. En cause: la visite du pape Léon XIV, qui a paradoxalement pénalisé l’activité commerciale. Les commerçants de Jounieh entendent rattraper l’occasion perdue.
Le souk de Jounieh est resté fermé durant les deux jours de la visite pontificale, après plusieurs journées de sécurité renforcée. Un important dispositif de circulation déviant le trafic a également été mis en place. «Le pape Léon XIV a pratiquement résidé dans la région et s’y est déplacé entre la nonciature apostolique de Bkerké, la basilique de Harissa et le sanctuaire de Mar Charbel», ajoute M. Hokayem.
Achrafieh: un mouvement commercial appréciable malgré la crise
À Achrafieh, le bilan est plus positif. «Un mouvement commercial appréciable a été constaté lors du Black Friday dans le souk où tous les commerces, y compris le centre commercial ABC, sont restés ouverts», souligne Toni Eid, président de l’Association des commerçants d’Achrafieh.
«En décembre, l’activité commerciale s’est nettement améliorée par rapport à la période catastrophique de septembre à novembre», ajoute-t-il. Toutefois, le chiffre d’affaires ne représente, au mieux, que 60% de celui des années précédentes «normales». «Nos marges de profit ont diminué en raison de la hausse des coûts opérationnels, mais le Black Friday a tout de même été bénéfique pour le cash-flow», résume-t-il.
Coûts élevés et inflation: un contexte économique difficile
Selon des sources consultées par Ici Beyrouth, le coût de fonctionnement des commerces, incluant les loyers et l'électricité, a atteint des niveaux supérieurs à ceux de 2019. Cette hausse s’est directement répercutée sur les prix des biens et services et a contribué à porter l’inflation à environ 15% actuellement.
Toutefois, l’inflation devrait se stabiliser progressivement, pour tomber sous 10% l’année prochaine, avant de revenir, à moyen terme, à des taux compris entre 4 et 5%.




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