Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez reçoit jeudi à Madrid son homologue marocain Aziz Akhannouch pour signer plusieurs accords et évoquer les sujets qui lient les deux pays, à commencer par la question du Sahara occidental.
Vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux poissonneuses, cette ancienne colonie espagnole jusqu'en 1975 est contrôlée en majeure partie par le Maroc mais considérée comme un territoire non autonome par les Nations unies.
La décision de Madrid de soutenir en 2022 le plan d'autonomie défendu par Rabat, rompant avec sa position de neutralité, a ouvert une période de relations plus apaisées entre les deux pays, après la brouille déclenchée en avril 2021 par l'hospitalisation en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali.
Depuis, le Conseil de sécurité de l'ONU a lui aussi apporté son soutien au plan marocain.
La rencontre de jeudi entre les chefs de gouvernement espagnol et marocain est la 13ᵉ rencontre bilatérale de «haut niveau» de ce type.
La question du Sahara occidental devait encore être un des sujets-clés abordés lors des réunions de jeudi, durant lesquelles le Maroc va tenter notamment d'avancer sur la question de la gestion de l'espace aérien du territoire, aujourd'hui contrôlé par l'Espagne depuis les Canaries.
«Lorsqu'il y a un territoire sous la souveraineté d'un pays, il est préférable que ce pays se charge de la gestion de tous les sujets aériens, terrestres ou maritimes du pays», a déjà affirmé Ryad Mezzour, le ministre marocain du Commerce dans une interview accordée au journal El Mundo.
La question migratoire sera aussi évoquée: les deux pays partagent de nombreuses frontières, notamment en raison des deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc, et Rabat est un partenaire-clé de Madrid pour freiner les entrées irrégulières en Espagne.
L'immigration illégale a fortement baissé en 2025 en Espagne sur les onze premiers mois de l'année, avec 34.251 arrivées, contre 56.976 en 2024 (-29%).
«Le Maroc joue un rôle très important pour lutter contre l'immigration clandestine. Nous faisons tous les efforts possibles en lien avec nos partenaires pour faire ce qu'il faut faire pour que ça ne soit pas un problème», a souligné le ministre du Commerce.
AFP



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