Depuis Moscou, d’anciens faucons d'Assad préparent leur revanche
Depuis Moscou, d’ex-cadres d’Assad financent des milices alaouites pour tenter de reprendre pied après la chute du régime en décembre 2024. ©AFP

Depuis leur exil à Moscou, d’anciens proches de Bachar el-Assad, dont l’ancien chef du renseignement Kamal Hassan et le milliardaire Rami Makhlouf, dépensent des millions de dollars pour former des milices rivales le long de la côte syrienne et au Liban, selon une enquête de l’agence Reuters publiée vendredi.

Ces milices, composées principalement de membres de la communauté alaouite, visent à s’imposer comme forces de contrôle locales et à récupérer une partie de l’influence perdue après le renversement du régime Assad par une coalition islamiste le 8 décembre 2024. Les deux hommes rivalisent notamment pour le contrôle d’un réseau de 14 postes de commandement souterrains, construits en fin de règne, ainsi que de caches d’armes, confirmées par deux officiers et un gouverneur régional syrien.

Leurs adjoints sont basés en Russie, au Liban et aux Émirats arabes unis. Toujours selon Reuters, plus de 50 000 combattants seraient financés par Hassan, Makhlouf et d’autres factions proches de l’ancien régime, dans l’espoir de gagner leur loyauté.

Pour contrer ces initiatives, le nouveau gouvernement syrien a déployé un autre ancien proche d’Assad, Khaled al-Ahmad, chargé de convaincre les anciens soldats et civils alaouites de soutenir le pouvoir actuel.

Des proches de la famille Assad rapportent que Bachar Assad, réfugié à Moscou depuis décembre dernier, semble résigné à son exil, tandis que d’autres membres de son entourage, dont son frère Maher, continuent de chercher à maintenir leur influence.

Selon le chercheur Annsar Shahhoud, spécialiste du régime syrien interrogé par l’agence, «cette compétition n’a plus pour objectif de plaire à Assad, mais de trouver son remplaçant et de contrôler la communauté alaouite».

Reuters a fondé son enquête sur des entretiens avec 48 personnes connaissant directement ces plans, ainsi que sur des documents financiers, opérationnels et des échanges de messages vocaux et écrits.

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