La Chine va reconnaître 70 vins de Bourgogne IGP et s'intéresse à la luzerne française
Le château de Gevrey-Chambertin, en Bourgogne, dans l’est de la France, est photographié le 23 août 2012. ©Jeff Pachoud / AFP

La Chine va reconnaître 70 vins français de Bourgogne sous indication géographique protégée (IGP), ce qui devrait contribuer à faciliter leur exportation, tandis que le marché chinois pourrait aussi s'ouvrir à la luzerne déshydratée.

«Je veux dire à nos viticulteurs que nous avons obtenu la reconnaissance de 70 indications géographiques des vins de Bourgogne par la Chine, tout comme une ouverture du marché chinois à la luzerne déshydratée», a déclaré dimanche la ministre française de l'Agriculture, Annie Genevard, dans une interview au quotidien économique Les Echos.

Sur le plan diplomatique, ces annonces ont été faites vendredi dans une déclaration conjointe franco-chinoise rendue publique par la présidence française à l'issue de la visite d'État d'Emmanuel Macron en Chine du 3 au 5 décembre.

Pékin, qui a reconnu toutes les appellations bordelaises AOP et IGP depuis 2016, avait annoncé en 2024, lors de la visite du président Xi Jinping en France, la reconnaissance de deux AOP bourguignonnes, Gevrey-Chambertin et Mâcon, précise le site de l'Institut national des appellations contrôlées (INAO).

Ce processus permet de lutter contre les usages abusifs et les contrefaçons, et ainsi de faciliter l'exportation.

Interrogée sur les nouvelles taxes chinoises pesant sur le porc européen, la ministre souligne que les discussions franco-chinoises ont pu aboutir à «un agrément entre deux établissements pour l'exportation d'abats porcins», sans les préciser.

Après l'annonce par l'UE de sa volonté d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, Pékin avait diligenté en juin 2024 une enquête antidumping pour vérifier que les prix des morceaux de porc vendus en Chine par l'Union européenne (UE) ne sont pas artificiellement bradés. En attendant les résultats de l'enquête, les taxes douanières ont été fortement relevées.

Côté français, les professionnels affirment que l'exportation d'abats (pieds, oreilles) de porc est basée sur un bon prix, puisque ces pièces sont très appréciées des Chinois alors que les consommateurs français les boudent.

Dans la même veine, Pékin a aussi lancé des enquêtes sur le cognac et les produits laitiers.

«Sur le Cognac et l'Armagnac, nous avons fermement réitéré notre position: les producteurs français ne procèdent à aucune pratique de dumping, ces mesures sont donc sans fondement. Dans l'immédiat, les 17 exportateurs de Cognac exclus de l'accord de prix de juillet 2025 et qui se retrouvent sortis du marché chinois, doivent pouvoir être réintégrés à cet accord», a estimé Mme Genevard, qui a aussi annoncé avoir «renouvelé le protocole pour faciliter l'exportation en Chine de lait infantile», qui est l'un des «marchés majeurs» pour les producteurs laitiers français.

AFP

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