Des efforts pour déployer une force étrangère au Liban à partir du sud du Litani
©Ici Beyrouth

La France a informé les responsables politiques et militaires libanais, par le truchement de l’émissaire spécial du président français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, et de l’équipe militaire française sur place, qu’elle se tient prête à diriger une force militaire internationale appelée à être déployée au sud du Litani après le retrait des forces intérimaires des Nations unies (Finul), prévu à la fin de l’année 2026.

Le message précise que la France s’emploie actuellement à rallier des soutiens pour cette initiative, notamment auprès d’autres pays européens, des États-Unis et d’Israël. Toutefois, l’ampleur du contingent, en termes d’effectifs et d’équipement, reste inconnue, dans l’attente de l’évolution de la situation au sud du Litani dans les prochains mois, et de celle du Liban dans son ensemble, notamment en ce qui concerne le désarmement du Hezbollah sur l’ensemble du territoire libanais.

Au-delà de la volonté française de maintenir une présence au Liban-Sud, une question subsiste : le Royaume-Uni prendra-t-il part aux arrangements sécuritaires dans cette région ? Dans le cadre de son programme d’assistance à l’armée libanaise au Liban-Sud, lancé en 2024 et doté de 17 millions de livres sterling, Londres finance des bases opérationnelles avancées le long de la frontière avec Israël. Selon les informations disponibles, l’une de ces bases a été établie dans la région de Maroun al-Ras et aurait été inspectée par le ministre britannique chargé du Moyen-Orient, Hamish Falconer, lors d'une visite au Liban au début du mois dernier.

Cette base comprend une tour d’observation dépourvue de caméras et de jumelles. Sur le plan pratique, elle diffère donc des tours déjà installées le long des frontières avec la Syrie, au nord et à l’est. Il est néanmoins envisagé que ces tours soient ultérieurement équipées de technologies de surveillance, dans le cadre d’un éventuel accord sécuritaire et politique durable entre le Liban et Israël, impliquant la présence de forces étrangères au sud du Litani.

Des discussions militaires ont également porté sur la création de cinq bases opérationnelles avancées à proximité des cinq positions encore occupées par Israël, où l’armée libanaise serait appelée à se déployer, prélude à un retrait israélien des zones concernées.

Sur le plan sécuritaire, ces bases et leurs tours, si elles voient le jour dans le cadre d’un accord de sécurité frontalier, serviraient à l’armée libanaise pour contrôler la frontière avec Israël depuis le territoire libanais. Elles ne seraient pas destinées à surveiller l’intérieur d’Israël, un contrôle que ce dernier refuserait, étant donné les capacités technologiques considérables dont dispose le pays pour surveiller son territoire et celui du Liban. Selon des sources libanaises, ces bases et leurs tours, si elles sont établies, seront entièrement sous contrôle libanais, à l’instar de la frontière avec la Syrie, où des dizaines de tours équipées de technologies de surveillance permettent de contrôler les passages entre les deux pays.

Ainsi, le sud du Litani ne devrait pas rester sans présence militaire étrangère, afin de garantir l’accord avec Israël. Ces forces pourraient également contribuer à assurer le respect par Israël de la suspension de ses violations de l’espace aérien libanais. Il est même envisagé que toutes les frontières libanaises, terrestres avec Israël et la Syrie ainsi que maritimes, soient surveillées par une force multinationale reconnue et acceptée à la fois par Beyrouth et Tel-Aviv.

 

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