Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est attendu lundi 29 décembre aux États-Unis pour rencontrer le président américain Donald Trump. Selon la chaîne israélienne 12, il passera huit jours dans le pays et se rendra au domaine de Trump à Mar-a-Lago, en Floride. Il s’agit de la cinquième rencontre entre les deux hommes depuis la réélection de Donald Trump en janvier.
Au cœur de cette rencontre figurent la situation régionale, notamment l’avancée du plan Trump pour Gaza et les tensions avec le Liban. Dimanche, Netanyahou a déclaré s'attendre au lancement de la deuxième phase du plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, indiquant vouloir discuter avec Trump des «opportunités de paix» au Moyen-Orient, alors qu'Israël et le Hamas s'accusent mutuellement de violer la trêve.
«Ils discuteront des prochaines étapes et des différentes phases, ainsi que de la Force internationale de stabilisation prévue dans le cadre du plan de cessez-le-feu», a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian, lors d’une conférence de presse lundi.
«Nous avons presque terminé la première phase du plan de cessez-le-feu», a-t-elle ajouté. Le gouvernement israélien affirme que la deuxième phase de la trêve à Gaza ne pourra commencer qu'après que le Hamas aura remis la dépouille du dernier otage israélien encore retenu dans le territoire palestinien.
La deuxième phase consistera à désarmer le Hamas et démilitariser Gaza, a également affirmé Bedrosian. Selon le média israélien Times of Israel, les États-Unis devraient profiter de cette visite pour annoncer officiellement la création du «Board of Peace», l’instance internationale chargée de superviser la gestion de Gaza. Cet organisme, qui devrait être présidé par Trump, devrait dévoiler un «comité exécutif» intermédiaire, qui sera ensuite chargé de nommer une équipe de technocrates palestiniens pour superviser la gestion de Gaza.
Israël cherche le feu vert américain pour le Liban
Lors de la rencontre, Netanyahou devrait également évoquer le Liban, alors que la date limite fixée aux autorités libanaises pour désarmer le Hezbollah arrive à son terme.
Selon le média israélien Yedioth Ahronoth, Israël doute que le Liban respecte l’échéance et prévient qu’il «n’attendra pas indéfiniment». Cependant, les États-Unis ont demandé à Israël de laisser davantage de temps à l’État libanais.
Ces derniers jours, la presse israélienne a évoqué la possibilité d’une nouvelle campagne militaire contre le Hezbollah, mais toute opération de grande ampleur nécessite le feu vert de Washington. Si Donald Trump souhaite éviter une escalade qui pourrait compromettre son «processus de paix» dans la région, il maintient cependant la pression sur le gouvernement libanais pour accélérer le désarmement du Hezbollah tout en contenant les velléités israéliennes.
Les autorités libanaises, de leur côté, tentent de gagner du temps, notamment en nommant un civil, l’ancien ambassadeur du Liban aux États-Unis, Simon Karam, pour diriger la délégation libanaise aux réunions du «mécanisme» de supervision du cessez-le-feu. Un geste salué par les États-Unis et Israël mais jugé insuffisant par ce dernier.
Les Israéliens ont multiplié les frappes sur ce qu’ils affirment être des cibles du Hezbollah depuis le cessez-le-feu et veulent maintenir la pression militaire sur Beyrouth.
Dans ce contexte, le président libanais, Joseph Aoun, s’est rendu les 9 et 10 décembre à Oman afin de tenter d’éviter une nouvelle opération militaire de grande ampleur. Durant leurs échanges, les deux parties ont appelé à un arrêt immédiat des attaques israéliennes contre le Liban et ont exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à empêcher une nouvelle escalade.
Vers un accord sécuritaire avec la Syrie?
Le dossier syrien devrait également être abordé durant la réunion, alors que Donald Trump souhaite pousser Israël à établir un accord sécuritaire avec le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh. Mais Israël exige la démilitarisation du sud de la Syrie et veut obtenir des garanties pour maintenir un corridor humanitaire vers la province de Soueïda.
La Syrie, de son côté, souhaite qu’Israël se retire de cinq positions dans le sud syrien, ce qu'Israël refuse tant que ses exigences ne seront pas garanties. Enfin, Tel Aviv reste attaché à maintenir une présence dans le versant syrien du mont Hermon, un atout stratégique majeur. Dans ce dossier, les éventuelles pressions que Donald Trump pourrait mettre sur son allié israélien seront déterminantes.



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