L’armée israélienne a lancé un avertissement urgent aux habitants du sud du Liban, et en particulier du village de Yanouh, appelant à l’évacuation immédiate de plusieurs bâtiments avant une frappe annoncée, selon son porte-parole arabophone Avichay Adraee.
Dans ce contexte, une unité de l’armée libanaise est entrée une troisième fois dans l’un des bâtiments menacée de la localité, tandis que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et le «mécanisme» de surveillance établissaient des contacts avec Israël afin d’empêcher que le bâtiment ne soit pris pour cible.
«Dans un futur proche, l’armée israélienne attaquera des infrastructures militaires de l’organisation terroriste Hezbollah afin de contrecarrer ses tentatives interdites de reconstruire ses activités dans la région», a déclaré Avichay Adraee dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
Le porte-parole a exhorté les résidents d’un bâtiment «marqué en rouge sur une carte jointe», ainsi que des constructions adjacentes, à évacuer les lieux et à s’en éloigner «d’au moins 300 mètres», affirmant que ces bâtiments seraient utilisés par le Hezbollah.
«Rester dans la zone du bâtiment désigné vous met en danger», a-t-il averti.
Incident avec la Finul
Plus tôt, un incident avait opposé des habitants de Yanouh à une patrouille conjointe de l’armée libanaise et de la Finul, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. La patrouille procédait, à la demande du «mécanisme», à l’inspection de la maison en question, inoccupée, que l’armée israélienne avait signalée comme contenant des armes.
Aucune arme n’a été découverte lors de ces deux premières fouilles, selon les informations disponibles. Alors que les forces s’apprêtaient à quitter les lieux, un drone israélien a survolé la zone et la Finul a reçu une demande de procéder à une nouvelle inspection, suscitant la colère du propriétaire de la maison, qui a tenté, avec plusieurs personnes, d’empêcher les Casques bleus de revenir sur place. L’incident n’a pas fait de blessés.
Naïm Qassem met en garde contre toute «capitulation»
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que le Liban est entré dans «une nouvelle phase» depuis l’accord de cessez-le-feu, soulignant que l’État est désormais responsable de la défense de la souveraineté et de l’indépendance du pays, tandis que la «résistance» a, selon lui, rempli ses engagements et soutenu les autorités.
S’exprimant lors du «Rassemblement fatimide» organisé par l'unité de l’action féminine du Hezbollah, il a mis en garde contre toute «capitulation», estimant qu’elle mènerait à «la disparition du Liban», et a dénoncé les menaces israéliennes persistantes. Il a également souligné que « nous défendrons, même si le ciel venait à s’effondrer sur la terre ».
Sur le plan sécuritaire, Naïm Qassem a considéré que l’agression israélienne représente un danger pour le Liban, affirmant que la mission principale de la «résistance» demeure la libération, tandis que la prévention des agressions relève de la responsabilité de l’État et de l’armée, la «résistance» n’ayant vocation qu’à les soutenir en cas de défaillance.
Il a par ailleurs réaffirmé la disposition du Hezbollah à coopérer avec l’armée libanaise dans le cadre d’une stratégie de défense nationale, tout en rejetant toute approche qu’il assimile à une capitulation face aux États-Unis et à Israël.
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