L'Union européenne a appelé samedi à la libération de la lauréate du prix Nobel de la paix 2023 Narges Mohammadi, arrêtée par les forces de sécurité iraniennes avec au moins huit autres militants.
Bruxelles a qualifié les arrestations survenues vendredi de «profondément préoccupantes».
«L'UE exhorte les autorités iraniennes à libérer Mme Mohammadi, en tenant également compte de son état de santé fragile, ainsi que toutes les personnes injustement arrêtées alors qu'elles exerçaient leur liberté d'expression», a déclaré Anouar El Anouni, un porte-parole de la diplomatie européenne.
Narges Mohammadi, 53 ans, arrêtée pour la dernière fois en novembre 2021, a passé de nombreuses années derrière les barreaux.
La lauréate du prix Nobel a bénéficié d'une permission de sortie temporaire pour raisons de santé en décembre 2024, en raison de problèmes pulmonaires notamment.
Vendredi, elle a de nouveau été arrêtée, ainsi que huit autres militants, lors d'une cérémonie en hommage à l'avocat Khosrow Alikordi, retrouvé mort dans son bureau la semaine dernière, a indiqué sa fondation.
En Iran, l'agence de presse Mehr a cité le gouverneur de la ville de Mashhad, où ont eu lieu les arrestations, Hassan Hosseini, qui affirme que des individus arrêtés lors de la cérémonie avaient scandé «des slogans jugés contraires aux normes publiques».
«Mme Mohammadi, qui a déjà dû endurer des années de prison en raison de son plaidoyer, continue courageusement de faire entendre sa voix pour défendre la dignité humaine et les droits fondamentaux des Iraniens, notamment la liberté d'expression, qui doit être respectée en tout temps», a déclaré le porte-parole européen.
Khosrow Alikordi, 45 ans, était un avocat qui avait défendu des clients dans des affaires sensibles, notamment des personnes arrêtées lors de la répression des manifestations qui ont éclaté en 2022.
Son corps a été retrouvé le 5 décembre, des groupes de défense des droits appelant à une enquête sur sa mort, que l'ONG Iran Human Rights, basée en Norvège, a jugée «très suspecte d'être un assassinat d'État».
AFP



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