À dix jours de Noël, le mot Avent revient au cœur des conversations et des traditions de décembre. Derrière ce terme ancien se cachent des rituels devenus incontournables: calendrier à fenêtres, couronnes ornées de bougies, signaux discrets d’un temps qui s’écoule autrement. Ces pratiques populaires disent notre manière d’attendre.
Plus que dix jours avant Noël! Dans les foyers, les bougies se rallument, les fenêtres des calendriers s’ouvrent une à une, et les villes se drapent de lumières. Cette période de l’année, où l’impatience se mêle à la douceur des traditions, porte un nom ancien, chargé de symboles et d’histoire: l’Avent. Un mot qui dit l’attente, la préparation, et la promesse.
L’Avent, un temps de préparation
Emprunté au latin adventus signifiant «venue, arrivée, avènement», il apparaît en français au XIIᵉ siècle dans la forme advent, puis avent.
Dans la tradition chrétienne, il désigne la période de quatre semaines durant laquelle les fidèles se préparent à célébrer Noël, c’est-à-dire la venue du Christ parmi les hommes. L’avent s’ouvre le quatrième dimanche précédant Noël, marquant le début d’une nouvelle année liturgique dans le calendrier catholique.
Ainsi, lors des messes du temps de l’Avent, les fidèles entendent des lectures de passages de l’Évangile racontant les événements qui précèdent la naissance du Christ.
Historiquement, l’Avent portait d’abord sur l’attente du retour du Christ à la fin des temps – ce que l’on appelait les «fins dernières». Plus tard, il s’est associé à la préparation immédiate de Noël. Aujourd’hui encore, ces deux dimensions coexistent: attendre un retour, préparer une naissance.

Le calendrier de l’Avent: de l’image pieuse au rituel familial
Difficile d’imaginer Noël sans ses petites fenêtres numérotées qui font scintiller les matins de décembre. Cette tradition du calendrier de l’Avent est relativement récente et… allemande.
Elle apparaît au XIXᵉ siècle dans certaines familles protestantes, qui avaient coutume d’accrocher chaque jour, du premier dimanche de l’Avent jusqu’à Noël, une image pieuse destinée à accompagner la prière familiale. Au début du XXᵉ siècle, un père de famille invente la première version proche de celle que nous connaissons: un calendrier en carton percé de petites portes à ouvrir pour découvrir une image ou un petit objet, pour faire patienter ses enfants. Le succès sera immédiat, et sa diffusion, internationale.
Depuis, le calendrier s’est transformé, multiplié, modernisé. Chaussettes suspendues, boîtes à surprises, versions numériques interactives ou créations artisanales: chacun y dépose sa touche de sens ou de fantaisie. Mais l’esprit demeure: aider petits et grands à entrer dans l’attente de Noël jour après jour, avec la patience joyeuse de ceux qui s’approchent d’un mystère.
La couronne de l’Avent: une autre tradition germanique
Moins connue au Liban, la tradition de la couronne de l’Avent est, en réalité, préchrétienne. À partir du XVIᵉ siècle, en Germanie, elle se transforme en un rituel familial et liturgique associé au temps précédant Noël.
La couronne, symbole antique de victoire et de gloire, évoque le Messie-Roi. Elle est composée de rameaux verts, représentant le renouveau. On y dispose quatre bougies, une pour chacun des quatre dimanches de l’Avent.
Le rituel est simple: chaque dimanche, une bougie supplémentaire est allumée, créant une progression lumineuse qui accompagne l’avancée vers Noël.
En définitive, l’Avent est un langage de l’attente qui se transforme, semaine après semaine, en réception, en joie, en lumière. Qu’il prenne la forme d’un calendrier, d’une couronne ou simplement d’un temps intérieur, il rappelle que se préparer pour Noël, c’est déjà entrer dans la fête.





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