Devant toute maladie, on commence par lire la notice du médicament : indications, dosage, effets secondaires, interactions mortelles. Le président de la République, lui, a regardé le Liban tel qu’il est réellement : exsangue, ravagé par des années de conflits, de dettes et de paralysies. Un État qui a depuis longtemps franchi l’étape de l’effondrement.
Son diagnostic est lucide. Son choix aussi : la négociation, pour éviter la guerre qui anéantirait ce qu’il reste de la République. Le traitement est rationnel. Presque évident.
Mais le patient ne répond pas. Pourquoi ? Parce qu’on continue d’injecter dans l’organisme libanais une substance formellement incompatible avec la thérapie : une milice armée, hors de tout contrôle étatique.
Dans Star Wars, on appellerait cela une dissonance de la Force : tenter de restaurer l’équilibre alors que le côté obscur opère à sa guise. Former une République pendant qu’un Seigneur Sith persan conserve sa propre armée, ses propres règles et son propre agenda.
En médecine, c’est une interaction médicamenteuse grave : prescrire un tranquillisant tout en administrant un excitant extrême. Chercher la stabilité tout en subissant une milice qui décide seule quand le Liban entre en guerre. Résultat : le traitement échoue, et l’on montre du doigt le médecin, plutôt que de retirer la molécule toxique.
Le président a raison. Mille fois raison. La négociation vaut mieux que la guerre. Cela semble évident, mais pour certains, cela ne l’est pas.
Le Hezbollah agit comme un agent pathogène indépendant, obéissant à une chaîne de commandement extérieure. Chaque fois que Téhéran éternue, Beyrouth fait une crise. Quand un conseiller du Guide suprême iranien renouvelle publiquement, encore cette semaine, son soutien au Hezbollah, c’est l’équivalent d’un message holographique de Palpatine revendiquant le contrôle d’un organe vital libanais. À ce stade, on peut parler de prise de contrôle sans consentement du patient.
Et pourtant, le Hezbollah continue de se présenter comme le remède miracle : une force prétendument protectrice, censée défendre le Liban contre tout et n’importe quoi. Mais les effets secondaires sont connus, archivés, répétés : isolement international, effondrement économique, institutions paralysées, destructions, menace permanente de guerre totale. La pharmacovigilance est unanime.
Aucun médecin sérieux n’expliquerait l’échec d’un traitement en disant que le patient n’a « pas assez cru » au médicament, alors qu’il absorbe en parallèle un poison officiellement classé létal.
Défendre la ligne de l’État, ce n’est pas capituler. La recherche de la paix est une aspiration légitime pour tout esprit raisonné. C’est refuser qu’on rende la paix structurellement possible qui est délirant.
Le diagnostic est posé. Le traitement est juste. Le pronostic reste réservé tant qu’on refusera d’admettre cette évidence clinique : Paix et Hezbollah armé ne peuvent pas coexister dans la même République.
En médecine, quand une substance met la survie du patient en danger, on ne débat pas indéfiniment. On la neutralise.
À la fin de leurs études, les futurs praticiens font le « serment d’Hippocrate », le père de la médecine, qui disait : «d’abord, ne pas nuire».
Allez, il faut vraiment trouver le bon traitement là.




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