La réunion du mécanisme, prévue vendredi, s’inscrit dans un contexte chargé, marqué par une succession d’événements et d’agendas imbriqués. De la rencontre à Paris, qui a fixé une date préliminaire pour la tenue d’une conférence de soutien à l’armée en février prochain, aux opérations de l’armée à Yanouh (caza de Tyr), en passant par les vidéos diffusées à Touline (caza de Nabatiyé), jusqu’au sommet attendu entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, les agendas se superposent et accentuent la pression.
Cette réunion intervient également à quelques jours de l’expiration du délai fixé par l’armée libanaise pour le retrait des armes au sud du Litani avant la fin de l’année, échéance arrêtée par le gouvernement, le 5 août dernier, pour l’ensemble du territoire libanais. L’objectif n’ayant pas été atteint, l’attention se concentre désormais la zone au sud du Litani.
Consciente de l’importance de prouver sa détermination, l’armée cherche à convaincre l’opinion publique locale et internationale de son sérieux dans le processus de désarmement. Elle entend démontrer que les gesticulations médiatiques du Hezbollah ne l’écartent pas de ses missions. Ainsi, elle espère gagner la confiance des pays arabes et de la communauté internationale, afin de susciter des décisions concrètes en faveur de son renforcement.
Des ambassadeurs étrangers se sont d’ailleurs rendus dans la région au sud du Litani pour observer les opérations. Cette démarche pourrait également contribuer à freiner les attaques israéliennes, d’autant plus que l’armée a inspecté un site désigné par Israël à Yanouh, sans y trouver armes ou munitions. En revanche, sur la base d’informations israéliennes transmises au mécanisme, l’armée a découvert un important tunnel dans la région de Touline abritant des armes et des munitions sophistiquées.
Mais l’armée a-t-elle réellement atteint ses objectifs ?
S’agissant de la conférence de soutien à l’armée, de sources diplomatiques occidentales, on estime que sa tenue est désormais acquise. Toutefois, arrêter la date définitive reste tributaire de l’évaluation des informations fournies par le commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal, lors de la réunion de Paris, ainsi que de son rapport mensuel attendu début janvier sur l’avancement du processus de retrait des armes.
En effet, la fermeté entourant cette conférence ne provient pas seulement des États-Unis et d’Israël, mais aussi de l’Arabie saoudite, qui insiste sur la nécessité pour le Liban de rétablir sa souveraineté et de reprendre le contrôle de ses décisions en matière de guerre et de paix.
Quant aux attaques israéliennes, ces dernières apparaissent indépendantes des efforts de l’armée libanaise. Selon des sources diplomatiques, la stratégie israélienne repose sur une liberté totale d’action contre le Hezbollah, où qu’il se trouve. Les Israéliens jugent les mouvements de l’armée trop lents et estiment qu’elle redoute un affrontement direct avec le Hezbollah.
Enfin, le Hezbollah continue de rejeter l’accord de cessez-le-feu et les dispositions interdisant à toute entité non étatique de porter les armes au Liban. Son secrétaire général, Naïm Kassem, a affirmé à plusieurs reprises que le parti avait reconstitué ses capacités militaires. Israël, de son côté, considère cette posture comme une menace persistante, justifiant la poursuite de ses opérations pour une durée indéterminée.




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