En ce dernier jour de l’année 2025, le gouvernement libanais devait achever le désarmement du Hezbollah sur l’ensemble du territoire, conformément à la décision adoptée lors de la séance du Conseil des ministres le 5 août dernier. Le texte officiel précisait : « Charger l’armée libanaise d’élaborer un plan opérationnel pour rétablir le monopole des armes aux seules mains de l’État avant la fin de l’année, entre les entités mentionnées dans la déclaration sur la cessation des hostilités. »
Le plan de l’armée n’était pas aligné sur ce calendrier, pour des raisons militaires et politiques, et ne définissait aucun délai clair pour finaliser le monopole des armes. Il prévoyait toutefois quatre phases, la première devant se dérouler au sud du Litani. L’armée devait annoncer l’achèvement de cette étape afin que la région passe sous le contrôle militaire et sécuritaire total de l’État libanais, interdisant toute activité du Hezbollah. Le commandement de l’armée devait ensuite annoncer le passage à la deuxième phase, entre le fleuve Litani et le fleuve Awali.
Le Hezbollah affirme ne se sentir concerné que par la première phase, sans préciser s’il cessera ses activités militaires et sécuritaires au sud du Litani. Il a informé les parties concernées, au Liban comme à l’étranger, qu’il n’entend pas participer à la deuxième phase et qu’aucune arme ne sera remise au nord du Litani. La question reste donc : comment le gouvernement fera-t-il face à cette réalité, et quelle sera la réaction de l’armée ?
Le gouvernement attend un nouveau rapport du commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal, sur l’avancement du processus au sud du Litani. Ce rapport est attendu pour la première semaine de l’année.
Si la première phase est confirmée, l’armée devra lancer la deuxième phase entre le Litani et l’Awali, et fixer un calendrier pour son exécution. Sinon, le gouvernement pourrait être contraint d’agir seul. Une telle décision risquerait de provoquer une crise politique plus grave que le différend actuel entre le Hezbollah et la présidence du gouvernement. L’armée ne peut ignorer les décisions du Conseil des ministres, mais les appliquer par la force comporterait le risque d’un affrontement avec les membres armés du Hezbollah.
Cette réalité est renforcée par l’accord américano-israélien, qui presse le gouvernement de démanteler rapidement le dispositif militaire et sécuritaire du Hezbollah. Tout retard pourrait, tôt ou tard, entraîner une intensification des frappes israéliennes.




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