Les forces de sécurité iraniennes ont tiré sur des manifestants et tué des dizaines de personnes la semaine dernière à Zahédan, ville de la province du Sistan-Baloutchistan dans le sud-est de l'Iran, au moment où l'Iran est secoué par une importante vague de protestation, accusent plusieurs ONG.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête sur les violences, que les autorités ont présentées comme un "incident terroriste" dirigé contre un poste de police et qui ont fait une vingtaine de morts dont des officiers, selon le bilan officiel.
Mais au cours du "vendredi sanglant de Zahédan", les forces de sécurité ont "réprimé dans le sang" une manifestation qui avait éclaté après la fin de la prière, affirment plusieurs ONG, estimant que ces heurts avec les forces de sécurité sont révélatrices de la politique de discrimination et de répression de Téhéran dans cette région.
Les affrontements ont eu lieu à Zahédan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan située à proximité de la frontière avec l'Afghanistan et le Pakistan. Le Sistan-Baloutchistan est l'une des régions les plus pauvres d'Iran et abrite la minorité baloutche, qui adhère majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant en Iran.
Or militants et ONG déplorent de longue date que la région est victime de discrimination de la part du pouvoir religieux chiite de Téhéran, avec un nombre disproportionné de Baloutches tués dans des heurts avec les forces de l'ordre chaque année ou condamnés et exécutés, au moment où les pendaisons se multiplient dans la République islamique.
Initialement, les autorités avaient parlé d'affrontements entre forces de l'ordre et des "terroristes" à Zahédan, précisant que trois commissariats avaient été attaqués. Et d'après l'agence iranienne Tasnim, le groupe rebelle sunnite Jaïsh al-Adl, actif dans la région, a revendiqué une attaque contre un commissariat.
Mais mercredi sur son site, un influent chef religieux de la minorité musulmane sunnite au Sistan-Baloutchistan, Molavi Abdol Hamid, a rejeté "toute implication de Jaïsh al-Adl ou de tout autre groupe" dans les violences à Zahédan.
Selon M. Abdol Hamid et plusieurs ONG, les manifestations ont été déclenchées par des accusations selon lesquelles un chef de la police d'une autre ville de la province, Chabahar, aurait violé une adolescente baloutche de 15 ans.
https://twitter.com/Maryam_Rajavi_F/status/1576210266702110720?t=vcewSDySrkRikOmqLkQpdg&s=19
L'accusation avait été rendue publique en septembre par le responsable de la prière du vendredi dans la ville de Rask, au sud de Zahédan, provoquant des protestations qui se sont ensuite propagées à la principale ville de la région.
Ces affrontements ont éclaté dans un contexte déjà tendu, avec une vague de manifestations dans tout le pays après la mort de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique, qui oblige notamment les femmes à porter le voile dans l'espace public.
Une manifestation a été planifiée à Zahédan le 30 septembre, après la prière du vendredi, a relaté à l'AFP Abdollah Aref, directeur de l'ONG Baluch Activists Campaign (BAC).
Selon lui, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le poste de police pour protester contre le viol présumé de la jeune fille et ont scandé des slogans hostiles au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Une "minorité" de manifestants, selon Amnesty International, ont jeté des pierres. Les forces de sécurité ont répliqué en ouvrant le feu à balles réelles, en tirant des billes de plomb et des gaz lacrymogènes, ajoute l'ONG.
Les manifestations se sont ensuite propagées à travers la ville, ciblant d'autres postes de police, a raconté M. Aref.
Au moins 82 personnes, dont des enfants, ont été tuées et des centaines d'autres blessées lors de ces manifestations à Zahédan, a affirmé jeudi Amnesty International, précisant que seize autres personnes avaient été tuées dans des incidents séparés.
Le BAC a affirmé pour sa part sur la messagerie Telegram avoir eu confirmation que 88 personnes étaient décédées.
https://twitter.com/baronessedulac/status/1575820213894844416?t=3r1EUmmwgsXxabwMUzhV2w&s=19
Selon l'ONG, le nombre de morts s'est aggravé en raison d'une pénurie de sang, de bandages et autres fournitures médicales, ce qui signifie que beaucoup de blessés sont morts de leurs blessures et que le bilan pourrait encore s'alourdir.
De leur côté, les médias iraniens ont fait état d'un dernier bilan officiel évoquant ce jour-là une vingtaine de personnes tuées dont six membres des forces de l'ordre, y compris le chef provincial des Renseignements des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Selon M. Aref, la situation à Zahédan est désormais revenue au calme, bien que de nouvelles manifestations soient possibles après la prière de ce vendredi.
De nombreuses personnes ont toutefois été arrêtées lors d'opérations de répression visant les individus ayant pris part aux manifestations, a ajouté M. Aref, tout en précisant que le nombre exact de ces arrestations n'est pas encore tiré au clair.
Avec AFP
Le président iranien Ebrahim Raïssi a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête sur les violences, que les autorités ont présentées comme un "incident terroriste" dirigé contre un poste de police et qui ont fait une vingtaine de morts dont des officiers, selon le bilan officiel.
Mais au cours du "vendredi sanglant de Zahédan", les forces de sécurité ont "réprimé dans le sang" une manifestation qui avait éclaté après la fin de la prière, affirment plusieurs ONG, estimant que ces heurts avec les forces de sécurité sont révélatrices de la politique de discrimination et de répression de Téhéran dans cette région.
Où les heurts ont-ils eu lieu ?
Les affrontements ont eu lieu à Zahédan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan située à proximité de la frontière avec l'Afghanistan et le Pakistan. Le Sistan-Baloutchistan est l'une des régions les plus pauvres d'Iran et abrite la minorité baloutche, qui adhère majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant en Iran.
Or militants et ONG déplorent de longue date que la région est victime de discrimination de la part du pouvoir religieux chiite de Téhéran, avec un nombre disproportionné de Baloutches tués dans des heurts avec les forces de l'ordre chaque année ou condamnés et exécutés, au moment où les pendaisons se multiplient dans la République islamique.
Quelle est l'origine des manifestations ?
Initialement, les autorités avaient parlé d'affrontements entre forces de l'ordre et des "terroristes" à Zahédan, précisant que trois commissariats avaient été attaqués. Et d'après l'agence iranienne Tasnim, le groupe rebelle sunnite Jaïsh al-Adl, actif dans la région, a revendiqué une attaque contre un commissariat.
Mais mercredi sur son site, un influent chef religieux de la minorité musulmane sunnite au Sistan-Baloutchistan, Molavi Abdol Hamid, a rejeté "toute implication de Jaïsh al-Adl ou de tout autre groupe" dans les violences à Zahédan.
Selon M. Abdol Hamid et plusieurs ONG, les manifestations ont été déclenchées par des accusations selon lesquelles un chef de la police d'une autre ville de la province, Chabahar, aurait violé une adolescente baloutche de 15 ans.
https://twitter.com/Maryam_Rajavi_F/status/1576210266702110720?t=vcewSDySrkRikOmqLkQpdg&s=19
L'accusation avait été rendue publique en septembre par le responsable de la prière du vendredi dans la ville de Rask, au sud de Zahédan, provoquant des protestations qui se sont ensuite propagées à la principale ville de la région.
Ces affrontements ont éclaté dans un contexte déjà tendu, avec une vague de manifestations dans tout le pays après la mort de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique, qui oblige notamment les femmes à porter le voile dans l'espace public.
Quel a été le déroulé des événements ?
Une manifestation a été planifiée à Zahédan le 30 septembre, après la prière du vendredi, a relaté à l'AFP Abdollah Aref, directeur de l'ONG Baluch Activists Campaign (BAC).
Selon lui, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le poste de police pour protester contre le viol présumé de la jeune fille et ont scandé des slogans hostiles au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Une "minorité" de manifestants, selon Amnesty International, ont jeté des pierres. Les forces de sécurité ont répliqué en ouvrant le feu à balles réelles, en tirant des billes de plomb et des gaz lacrymogènes, ajoute l'ONG.
Les manifestations se sont ensuite propagées à travers la ville, ciblant d'autres postes de police, a raconté M. Aref.
Combien de personnes ont-elles été tuées
Au moins 82 personnes, dont des enfants, ont été tuées et des centaines d'autres blessées lors de ces manifestations à Zahédan, a affirmé jeudi Amnesty International, précisant que seize autres personnes avaient été tuées dans des incidents séparés.
Le BAC a affirmé pour sa part sur la messagerie Telegram avoir eu confirmation que 88 personnes étaient décédées.
https://twitter.com/baronessedulac/status/1575820213894844416?t=3r1EUmmwgsXxabwMUzhV2w&s=19
Selon l'ONG, le nombre de morts s'est aggravé en raison d'une pénurie de sang, de bandages et autres fournitures médicales, ce qui signifie que beaucoup de blessés sont morts de leurs blessures et que le bilan pourrait encore s'alourdir.
De leur côté, les médias iraniens ont fait état d'un dernier bilan officiel évoquant ce jour-là une vingtaine de personnes tuées dont six membres des forces de l'ordre, y compris le chef provincial des Renseignements des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Quelle est la situation désormais ?
Selon M. Aref, la situation à Zahédan est désormais revenue au calme, bien que de nouvelles manifestations soient possibles après la prière de ce vendredi.
De nombreuses personnes ont toutefois été arrêtées lors d'opérations de répression visant les individus ayant pris part aux manifestations, a ajouté M. Aref, tout en précisant que le nombre exact de ces arrestations n'est pas encore tiré au clair.
Avec AFP
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