Dépendance aux hydrocarbures, réforme du marché européen, superprofits... Les dirigeants de l'Union européenne, réunis en sommet vendredi à Prague, restait désunie pour esquisser une réponse commune à la flambée des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine.
Dans une démonstration d'unité, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz sont arrivés côte à côte au château de la capitale tchèque, flanqués du chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte. Mais l'image ne suffira pas à masquer les tensions apparues récemment entre Paris et Berlin sur les questions énergétiques. Le président français Emmanuel Macron a indiqué jeudi soir qu'il pourrait annoncer de nouvelles livraisons d'armes, en particulier de canons Caesar.
Les trois dirigeants devaient discuter dans la matinée avec leurs homologues de l'UE de nouvelles mesures proposées par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L'économie du Vieux continent dépend totalement de ses importations d'hydrocarbures et souffre comme nulle autre des coupures de livraisons imposées par la Russie. Les dirigeants européens doivent aussi réaffirmer vendredi la poursuite du soutien à l'Ukraine.
Mais elle peine à trouver une parade commune, tant les intérêts divergent entre les pays qui misent sur le nucléaire comme la France, ceux qui comptent sur le charbon comme l'Allemagne, ou ceux qui sont historiquement liés aux hydrocarbures russes en Europe centrale. "Nous avons besoin d'une meilleure coordination pour aider nos citoyens et nos entreprises", a plaidé le Premier ministre letton, Krisjanis Karins, avertissant contre toute tentation de cavalier seul, après le tollé provoqué la semaine dernière par le plan de 200 milliards d'euros de Berlin pour protéger son économie.
Emmanuel Macron, président français, Olaf Scholz, Chancelier allemand et Aleksandar Vučić, président serbe, se réunissent tous les trois à Prague lors du sommet européen.
"Au prétexte qu'un pays membre est capable d'emprunter plus, il ne doit pas pouvoir subventionner davantage ses entreprises et les rendre plus compétitives que celles des voisins", a-t-il dit. "Soyez solidaires, dans les temps difficiles il faut s'accorder sur des mesures communes et non pas sur celles qui conviennent le mieux à un pays", a également lancé son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, à l'attention des Allemands.
Mme von der Leyen a confirmé qu'un "plafonnement des prix de l'énergie" serait débattu. "La question est comment et sur quels achats", a-t-elle précisé. Quinze Etats membres, dont la France, réclament une limitation des prix sur toutes les importations de gaz de l'UE, pour l'instant rejetée par Berlin.
Autre sujet d'affrontement: la réforme du marché européen de l'électricité qui pénalise les consommateurs avec des tarifs élevés, indexés sur ceux du gaz. Mme von der Leyen a proposé mercredi de discuter d'un plafonnement temporaire des prix de gros du gaz utilisés pour produire de l'électricité, avant une réforme structurelle du marché électrique réclamée par Paris.
Aucune grande annonce n'est prévue vendredi, ce sommet informel ayant pour but de préparer des décisions attendue lors d'une prochaine réunion à Bruxelles les 20 et 21 octobre. Les Européens doivent aussi composer avec les réticences de leurs fournisseurs. Vingt-trois pays producteurs de pétrole, Arabie Saoudite en tête, ont annoncé mercredi une réduction drastique de leur production pour soutenir les prix, une aubaine pour Moscou et un camouflet aux Occidentaux.
L'affaire souligne la difficulté des acheteurs à imposer leurs prix aux fournisseurs, fussent-ils "amis". Mme von der Leyen propose par ailleurs de développer les achats communs de gaz, mais aussi d'aller au-delà des 20 milliards d'euros de subventions européennes déjà adoptées pour les infrastructures visant à s'affranchir de Moscou alors que certains pays réclament de nouveaux financements mutualisés à l'échelle européenne.
"Il n'y a pas de temps à perdre", a averti le président du Conseil européen, Charles Michel. Le patronat européen a averti fin septembre d'un risque "imminent" pour la survie de milliers d'entreprises. Jusqu'ici, les Vingt-Sept se sont accordés pour prélever une partie des "superprofits" des producteurs d'énergie afin d'aider les consommateurs, ainsi que pour réduire ensemble leur consommation d'électricité et de gaz.
Avec AFP
Dans une démonstration d'unité, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz sont arrivés côte à côte au château de la capitale tchèque, flanqués du chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte. Mais l'image ne suffira pas à masquer les tensions apparues récemment entre Paris et Berlin sur les questions énergétiques. Le président français Emmanuel Macron a indiqué jeudi soir qu'il pourrait annoncer de nouvelles livraisons d'armes, en particulier de canons Caesar.
Cavalier seul allemand
Les trois dirigeants devaient discuter dans la matinée avec leurs homologues de l'UE de nouvelles mesures proposées par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L'économie du Vieux continent dépend totalement de ses importations d'hydrocarbures et souffre comme nulle autre des coupures de livraisons imposées par la Russie. Les dirigeants européens doivent aussi réaffirmer vendredi la poursuite du soutien à l'Ukraine.
Mais elle peine à trouver une parade commune, tant les intérêts divergent entre les pays qui misent sur le nucléaire comme la France, ceux qui comptent sur le charbon comme l'Allemagne, ou ceux qui sont historiquement liés aux hydrocarbures russes en Europe centrale. "Nous avons besoin d'une meilleure coordination pour aider nos citoyens et nos entreprises", a plaidé le Premier ministre letton, Krisjanis Karins, avertissant contre toute tentation de cavalier seul, après le tollé provoqué la semaine dernière par le plan de 200 milliards d'euros de Berlin pour protéger son économie.
Emmanuel Macron, président français, Olaf Scholz, Chancelier allemand et Aleksandar Vučić, président serbe, se réunissent tous les trois à Prague lors du sommet européen.
"Au prétexte qu'un pays membre est capable d'emprunter plus, il ne doit pas pouvoir subventionner davantage ses entreprises et les rendre plus compétitives que celles des voisins", a-t-il dit. "Soyez solidaires, dans les temps difficiles il faut s'accorder sur des mesures communes et non pas sur celles qui conviennent le mieux à un pays", a également lancé son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, à l'attention des Allemands.
Mme von der Leyen a confirmé qu'un "plafonnement des prix de l'énergie" serait débattu. "La question est comment et sur quels achats", a-t-elle précisé. Quinze Etats membres, dont la France, réclament une limitation des prix sur toutes les importations de gaz de l'UE, pour l'instant rejetée par Berlin.
"Pas de temps à perdre"
Autre sujet d'affrontement: la réforme du marché européen de l'électricité qui pénalise les consommateurs avec des tarifs élevés, indexés sur ceux du gaz. Mme von der Leyen a proposé mercredi de discuter d'un plafonnement temporaire des prix de gros du gaz utilisés pour produire de l'électricité, avant une réforme structurelle du marché électrique réclamée par Paris.
Aucune grande annonce n'est prévue vendredi, ce sommet informel ayant pour but de préparer des décisions attendue lors d'une prochaine réunion à Bruxelles les 20 et 21 octobre. Les Européens doivent aussi composer avec les réticences de leurs fournisseurs. Vingt-trois pays producteurs de pétrole, Arabie Saoudite en tête, ont annoncé mercredi une réduction drastique de leur production pour soutenir les prix, une aubaine pour Moscou et un camouflet aux Occidentaux.
L'affaire souligne la difficulté des acheteurs à imposer leurs prix aux fournisseurs, fussent-ils "amis". Mme von der Leyen propose par ailleurs de développer les achats communs de gaz, mais aussi d'aller au-delà des 20 milliards d'euros de subventions européennes déjà adoptées pour les infrastructures visant à s'affranchir de Moscou alors que certains pays réclament de nouveaux financements mutualisés à l'échelle européenne.
"Il n'y a pas de temps à perdre", a averti le président du Conseil européen, Charles Michel. Le patronat européen a averti fin septembre d'un risque "imminent" pour la survie de milliers d'entreprises. Jusqu'ici, les Vingt-Sept se sont accordés pour prélever une partie des "superprofits" des producteurs d'énergie afin d'aider les consommateurs, ainsi que pour réduire ensemble leur consommation d'électricité et de gaz.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires