Mélenchon, le tweet de trop
©Jean-Luc Mélenchon est une nouvelle fois sous le feu des critiques vendredi, de la majorité mais aussi de ses partenaires de la Nupes, après un tweet polémique évoquant la Révolution française avant la "marche" du 16 octobre. (AFP)
Jean-Luc Mélenchon est une nouvelle fois sous le feu des critiques, de la majorité, mais aussi de ses partenaires de la Nupes, après un tweet polémique évoquant la Révolution française avant la "marche" du 16 octobre.

"Le 5 et le 6 octobre 1789 les femmes marchent sur Versailles contre la vie chère. Elles ramènent le roi la reine et le dauphin de force à Paris sous contrôle populaire. Faites mieux le 16 octobre", avait écrit jeudi Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. "C'est un appel à la violence sociale", a dénoncé sur BFMTV et RMC le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, avant d'ajouter l'adjectif "déguisé" car, selon lui, l'ancien candidat à la présidentielle "pourra toujours dire: c'est pas ce que je voulais dire".



 
"On ne coupe pas de têtes"

"Ce n'est pas la première fois qu'il dépasse les bornes, il est tout le temps dans l'outrance", a-t-il estimé en saluant néanmoins une "désolidarisation" de la part "de partis plus traditionnels au sein de la Nupes", notamment celle du patron du PS Olivier Faure. Celui-ci a en effet été le premier à marquer dès jeudi ses distances avec le leader insoumis.

"Là Jean-Luc tu peux faire mieux. La provocation n'est pas toujours le meilleur moyen de se faire entendre. Il n'y a plus ni roi ni reine. Nous n'aurons ni pique ni fourche. Notre mobilisation sera non violente et sa force c'est son message : la justice contre le désordre social", lui a répondu rapidement le député PS de Seine-et-Marne sur le même réseau social.

Vendredi, c'est au tour d'un autre partenaire de la Nupes, les écologistes, de se démarquer, depuis Strasbourg où ils sont réunis pour leurs journées parlementaires. "On ne coupe pas de têtes, on marche, on râle, on crie, on danse, on est joyeux aussi, par contre on ne coupe pas de têtes", a réagi la députée écologiste Sandrine Rousseau.
"Brutalisation"

"Je pense que la brutalisation à ce point du débat politique, à la fin, ça ne sert que Marine Le Pen, ça ne sert pas à faire avancer nos propositions", a estimé de son côté l'ex-candidat Vert à la présidentielle, Yannick Jadot. Mais c'est surtout du côté du gouvernement et de la majorité que le feu est le plus nourri. "Ce sont des propos factieux qui sont graves", a accusé sur Sud Radio le ministre chargé des Relations avec le Parlement Franck Riester.

"Je crois qu'il n'est pas crédible pour continuer à être un homme politique parce qu'il n'est pas responsable et digne dans ses propos", a estimé sur Public Sénat la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé, qui ne "comprend pas pourquoi ils n'arrivent pas au sein de la France insoumise à rompre définitivement avec ces méthodes et avec lui".

 

"Non, on ne coupe pas des têtes" : Yannick Jadot et Sandrine Rousseau dénoncent "la brutalisation" des propos de Jean-Luc Mélenchon dans un tweet évoquant la Révolution française et consacré à la "marche" du 16 octobre dont l'organisation leur est commune. (AFP)

 

 
Effet 16 octobre

Des attaques qui leur ont valu une réplique vendredi midi, toujours sur Twitter, de Jean-Luc Mélenchon qui persiste et signe: "Véran et Bergé iront-ils encore le 14 juillet au défilé militaire pour la prise de la Bastille (100 morts)? La marche des femmes en 1789 reste un modèle de lutte sociale des femmes (0 mort capture du roi et DDHC). Le 16 octobre suivez les bons exemples. Marchez !"

Ses lieutenants aussi sont montés au front pour contre-attaquer. "Olivier Véran et son gouvernement sont responsables de la plus terrible violence sociale depuis des décennies. Pour y mettre un terme, la mobilisation populaire est un devoir", a réagi sur Twitter Manuel Bompard, qui a succédé à Jean-Luc Mélenchon comme député des Bouches-du-Rhône.

Dans la même veine, le député LFI Antoine Léaument s'est présenté devant la presse, à l'Assemblée nationale, pour défendre le tweet de M. Mélenchon: "L'effet est réussi. Aujourd'hui, on ne parle que de la marche du 16 octobre contre la vie chère", s'est-il réjoui. Quant aux réactions d'Olivier Faure ou de Sandrine Rousseau, Antoine Léaument les attribue à "une petite méconnaissance" de la marche "extrêmement démocratique" d'octobre 1789 quand "des femmes se mobilisent pour des questions de pouvoir d'achat".

Avec AFP
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