L'approche européenne du dossier libanais: Pas de concessions
Les diplomates et experts en relations internationales se divisent en deux courants antagonistes lorsqu’il s’agit d’analyser la situation actuelle au Liban. Un premier groupe estime que la délimitation des frontières entre Beyrouth et Tel Aviv est le résultat d’un compromis politique entre Israël et l’Iran aboutissant in fine à permettre au Hezbollah et à ses alliés d’asseoir leur contrôle sur le Liban et de porter un coup, peut-être fatal, à l’accord de Taëf qui est, rappelle-t-on, la base de la nouvelle Constitution libanaise de l’après-guerre.

Ce point de vue est cependant fortement contesté par un deuxième groupe qui met en avant une série de facteurs qui empêchent l’Iran de resserrer son emprise sur le pays du Cèdre. Selon des sources diplomatiques européennes à Bruxelles, citées par l’agence al-Markaziya, cette lecture des faits ne tient pas compte du fait que l’Iran est aujourd'hui dans le collimateur des États-unis et que les événements en Ukraine ont induit un changement géopolitique avec la résurgence d’un attachement européen à la préservation des identités nationales et la protection de la souveraineté des États. La priorité, selon ses sources, est aujourd’hui aux valeurs et aux intérêts communs, dont notamment les valeurs de liberté, de diversité et du respect des droits de l’homme. Le Liban, qui est au cœur de la politique européenne de voisinage, représente ainsi un centre d’intérêt pour l’Europe, en raison de son adhésion à ces valeurs, en dépit des crises qui le secouent, dans une région où ces valeurs ne sont pas toujours prioritaires ou reconnues.

De mêmes sources, on ne cache pas qu’il existe au sein de l’Union européenne des divergences de vue avec la France à cause de son rapprochement de l’Iran et du Hezbollah, mais le fait que Paris ait co-signé avec Washington et Riyad le communiqué tripartite appelant à l’élection d’un président dans les délais, confirme que la France reste alignée sur la politique européenne et internationale à l’égard du Liban.


Tout cela pour dire qu’un déblocage au niveau des pourparlers indirects entre le Liban et Israël sur la délimitation de la frontière maritime ne s’inscrit pas dans le cadre d’une quelconque entente politique internationale au détriment du Liban. Cela pourrait expliquer le fait que le Hezbollah, sous l’impulsion de l’Iran, veuille aujourd’hui bloquer la présidentielle, ce que la communauté internationale ne laisserait pas faire cette fois. À suivre….

Al-Markaziya
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