Une nouvelle exposition sera ouverte mercredi au public au musée du Louvre, à Paris. Elle met en valeur la "nature morte' à travers l'histoire, de la préhistoire à l'époque contemporaine.
De la préhistoire jusqu'à l'intelligence artificielle, le musée du Louvre de Paris bouleverse l'art de présenter la "nature morte", par un dialogue dynamique entre notre époque et l'histoire de ce genre.
L'exposition proposée à partir de mercredi secoue l'esprit et les sens. Elle s'ouvre sur la dernière scène du film "Zabriskie Point" de l'Italien Michelangelo Antonioni: la pulvérisation d'objets de consommation projetée sur grand écran.
Une nouvelle exposition sera ouverte mercredi au public au musée du Louvre à Paris (AFP)
Intitulée "Les choses, une histoire de la nature morte", elle se conclut par le même cinéaste et une photo de l'Américaine Nan Goldin prise pendant la crise du Covid.
Entre les deux, un parcours thématique racontant l'histoire de la représentation des choses, des tout premiers artistes jusqu'au monde post-industriel: 170 œuvres au total et de grands noms de l'histoire de l'art et de la scène artistique contemporaine.
Une trentaine de chefs-d'œuvre provenant du Louvre sont exposés aux côtés de prêts exceptionnels de collections particulières et de nombreux musées, dont Orsay à Paris, la Tate à Londres, le MoMA à New York ou le Prado à Madrid.
Première salle, première surprise: des œuvres préhistoriques et de l'Égypte ancienne voisinent avec la "Madeleine à la Veilleuse" (1642-1644) de Georges De la Tour face à l'héroïne de la dernière scène du film "Stalker" d'Andreï Tarkovski (1979), qui fait se déplacer par la pensée les objets posés sur la table.
Ce face-à-face "fondateur est un peu le mantra de l'exposition. J'ai fait l'hypothèse que si ça marchait, alors tout marcherait", confie la commissaire, Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l'art.
"J'ai essayé de repousser les frontières chronologiques et géographiques, en me demandant quand le dessin des choses est apparu. C'est une exposition sensible avant d'être historique. Les artistes dialoguent entre eux à travers le temps et l'espace sans frontières", ajoute-t-elle.
Des œuvres préhistoriques et de l'Égypte ancienne voisinent avec des œuvres plus récentes (AFP)
Ce dialogue nourrit la curiosité. Fidèle à la chronologie historique, il est ponctué de cartels destinés au jeune public.
Une toile du Roumain Daniel Spoerri, présentant les restes d'un repas en 3D, résonne avec une séquence cinématographique de 1920 où Buster Keaton fait la vaisselle au jet d'eau sur un mur.
Marché au poisson, étal de boucher, représentation de l'argent par les maîtres hollandais répondent à des oeuvres du XIXe siècle ou contemporaines, telle une nature morte aux fruits de Matisse dialoguant avec celle de son modèle, Jan Davidsz de Heem.
Après une "éclipse" des choses pendant presque 1000 ans par le christianisme, illustrée par des tableaux dans lesquels elles sont reléguées derrière des personnages religieux, le XVIe siècle et le développement du marché les remettent sur le devant de la scène, explique la commissaire.
Coquillages, aliments, verre, métal, bois... Le XVIIIe siècle impose le genre avec Jean Siméon Chardin ou les pastèques de Luis Edigio Melendez, affiche de l'exposition.
Ces œuvres cohabitent avec des insectes hybrides imaginaires et un herbier de Miguel Chevalier, réalisé cette année à partir de l'intelligence artificielle: un cahier numérique fait apparaître des "fleurs fractales" animées lorsque le visiteur tourne les pages.
L'exposition met également en lumière la souffrance animale (AFP)
Dans une section intitulée "Vanité", les artistes s'interrogent sur la fragilité du vivant mais aussi sur le marché de l'art, à l'instar du Camerounais Barthélémy Toguo qui s'attaque aussi au thème des réfugiés avec un gigantesque empilement de ballots recouverts de tissu, exposé sous la pyramide du Louvre.
L'exposition met également en lumière la souffrance animale, avec des œuvres de Zurbaran, Goya ou Courbet, "qui montrent déjà une grande compassion pour le sort des bêtes, dans lesquelles ils voient une humanité", selon la commissaire.
Une tête de vache découpée, photographiée par Andres Serrano en 1984, est, ajoute-t-elle, "la première bête de toute l'histoire de l'art qui nous accuse, après la vache folle, les élevages intensifs, les abattoirs industriels... On ne comprend pas Serrano si on n'a pas vu le reste avant".
Avec AFP
De la préhistoire jusqu'à l'intelligence artificielle, le musée du Louvre de Paris bouleverse l'art de présenter la "nature morte", par un dialogue dynamique entre notre époque et l'histoire de ce genre.
L'exposition proposée à partir de mercredi secoue l'esprit et les sens. Elle s'ouvre sur la dernière scène du film "Zabriskie Point" de l'Italien Michelangelo Antonioni: la pulvérisation d'objets de consommation projetée sur grand écran.
Une nouvelle exposition sera ouverte mercredi au public au musée du Louvre à Paris (AFP)
Intitulée "Les choses, une histoire de la nature morte", elle se conclut par le même cinéaste et une photo de l'Américaine Nan Goldin prise pendant la crise du Covid.
Entre les deux, un parcours thématique racontant l'histoire de la représentation des choses, des tout premiers artistes jusqu'au monde post-industriel: 170 œuvres au total et de grands noms de l'histoire de l'art et de la scène artistique contemporaine.
Une trentaine de chefs-d'œuvre provenant du Louvre sont exposés aux côtés de prêts exceptionnels de collections particulières et de nombreux musées, dont Orsay à Paris, la Tate à Londres, le MoMA à New York ou le Prado à Madrid.
Mantra de l'exposition
Première salle, première surprise: des œuvres préhistoriques et de l'Égypte ancienne voisinent avec la "Madeleine à la Veilleuse" (1642-1644) de Georges De la Tour face à l'héroïne de la dernière scène du film "Stalker" d'Andreï Tarkovski (1979), qui fait se déplacer par la pensée les objets posés sur la table.
Ce face-à-face "fondateur est un peu le mantra de l'exposition. J'ai fait l'hypothèse que si ça marchait, alors tout marcherait", confie la commissaire, Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l'art.
"J'ai essayé de repousser les frontières chronologiques et géographiques, en me demandant quand le dessin des choses est apparu. C'est une exposition sensible avant d'être historique. Les artistes dialoguent entre eux à travers le temps et l'espace sans frontières", ajoute-t-elle.
Des œuvres préhistoriques et de l'Égypte ancienne voisinent avec des œuvres plus récentes (AFP)
Ce dialogue nourrit la curiosité. Fidèle à la chronologie historique, il est ponctué de cartels destinés au jeune public.
Une toile du Roumain Daniel Spoerri, présentant les restes d'un repas en 3D, résonne avec une séquence cinématographique de 1920 où Buster Keaton fait la vaisselle au jet d'eau sur un mur.
Marché au poisson, étal de boucher, représentation de l'argent par les maîtres hollandais répondent à des oeuvres du XIXe siècle ou contemporaines, telle une nature morte aux fruits de Matisse dialoguant avec celle de son modèle, Jan Davidsz de Heem.
"Eclipse"
Après une "éclipse" des choses pendant presque 1000 ans par le christianisme, illustrée par des tableaux dans lesquels elles sont reléguées derrière des personnages religieux, le XVIe siècle et le développement du marché les remettent sur le devant de la scène, explique la commissaire.
Coquillages, aliments, verre, métal, bois... Le XVIIIe siècle impose le genre avec Jean Siméon Chardin ou les pastèques de Luis Edigio Melendez, affiche de l'exposition.
Ces œuvres cohabitent avec des insectes hybrides imaginaires et un herbier de Miguel Chevalier, réalisé cette année à partir de l'intelligence artificielle: un cahier numérique fait apparaître des "fleurs fractales" animées lorsque le visiteur tourne les pages.
L'exposition met également en lumière la souffrance animale (AFP)
Dans une section intitulée "Vanité", les artistes s'interrogent sur la fragilité du vivant mais aussi sur le marché de l'art, à l'instar du Camerounais Barthélémy Toguo qui s'attaque aussi au thème des réfugiés avec un gigantesque empilement de ballots recouverts de tissu, exposé sous la pyramide du Louvre.
L'exposition met également en lumière la souffrance animale, avec des œuvres de Zurbaran, Goya ou Courbet, "qui montrent déjà une grande compassion pour le sort des bêtes, dans lesquelles ils voient une humanité", selon la commissaire.
Une tête de vache découpée, photographiée par Andres Serrano en 1984, est, ajoute-t-elle, "la première bête de toute l'histoire de l'art qui nous accuse, après la vache folle, les élevages intensifs, les abattoirs industriels... On ne comprend pas Serrano si on n'a pas vu le reste avant".
Avec AFP
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