Alors que la contestation ne faiblit pas en Iran, la répression est particulièrement violente dans la ville kurde de Sanandaj, capitale du Kurdistan. Des ONG accusent les autorités iraniennes de bombarder certains quartiers de la ville.
Des ONG ont exprimé mardi leur inquiétude quant à l'ampleur de la répression en Iran dans une ville à majorité kurde au coeur de la contestation, alors que des ouvriers de l'industrie pétrolière se mettent en grève en signe de protestation.
Des manifestations ont lieu à travers l'Iran depuis plus de trois semaines. Elles ont été déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Malgré des centaines d'arrestations et la répression meurtrière, le mouvement de contestation, le plus important en Iran depuis celui de 2019 contre la hausse du prix de l'essence en 2019, ne faiblit pas.
Des ouvriers de l'industrie pétrolière se mettent en grève en signe de protestation (AFP)
Au moins 95 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, tandis que les autorités iraniennes font état de dizaines de morts incluant 18 membres des forces de sécurité.
Les manifestations ont été particulièrement importantes à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan (nord-ouest), la région d'où est originaire Mahsa Amini. La violente répression pourrait avoir un lourd coût humain, s'inquiètent des ONG qui accusent les autorités de bombarder certains quartiers de cette ville.
D'après Hengaw, une ONG basée en Norvège, un avion de guerre iranien est arrivé à l'aéroport de Sanandaj dans la nuit de lundi à mardi et des bus transportant des forces spéciales sont en route vers cette ville. Des habitants ont des difficultés à envoyer des vidéos des événements en raison des restrictions d'accès à Internet, ajoute Hengaw.
Selon l'ONG, au moins sept personnes ont été tuées par les forces de sécurité à Sanandaj et dans d'autres villes kurdes depuis samedi.
L'AFP n'a pu vérifier de manière indépendante ces affirmations.
Des ouvriers en grève brûlent des pneus et bloquent les routes devant l'usine pétrochimique d'Assalouyeh (AFP)
Amnesty International est "alarmée par la répression des manifestations à Sanandaj, alors que des informations font état de l'utilisation par les forces de sécurité d'armes à feu et de tirs de gaz lacrymogènes sans distinction, y compris dans des maisons", a déploré l'ONG.
En visite mardi à Sanandaj, le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a réitéré la position de Téhéran, fermement contestée par les défenseurs des droits, selon laquelle le mouvement a été "soutenu, planifié et mené par des groupes séparatistes terroristes".
Selon le Centre pour les droits de l'Homme en Iran (CHRI), basé à New York, cette région risque de connaître le même sort que celle de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est, où plus de 90 personnes ont été tuées dans la ville de Zahedan depuis le 30 septembre, d'après des ONG, dans des manifestations qui ne sont pas liées au décès de Mahsa Amini.
Selon des ONG, ces manifestations ont fait suite à des accusations selon lesquelles un policier a violé une adolescente.
"Les meurtres impitoyables de civils par les forces de sécurité dans la province du Kurdistan, après le massacre dans la province du Baloutchistan, sont probablement le prélude à des violences extrêmes" des forces de sécurité, a déclaré Hadi Ghaemi, le directeur du CHRI.
Selon des analystes, les manifestations en Iran s'avèrent particulièrement difficiles à gérer pour le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 83 ans, en raison de leur durée et de leur nature multiforme, allant des manifestations aux actes de défi individuels.
Malgré la répression, des étudiants continuent à manifester à Téhéran (AFP)
Lundi, la contestation s'est étendue au secteur pétrolier. Des vidéos partagées par des médias montrent des ouvriers en grève brûlant des pneus et bloquant les routes devant l'usine pétrochimique d'Assalouyeh, dans le sud-ouest du pays.
L'agence officielle Irna a démenti toute "grève" d'ouvriers dans cette zone, où la production dans les complexes gaziers et pétrochimiques est "normale".
Des actions similaires ont été signalées notamment à Abadan, dans l'ouest, où une grève était en cours mardi, selon l'IHR.
Par ailleurs, des protestations ont lieu régulièrement sur les campus universitaires et dans des écoles. La directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russel, s'est dit "extrêmement inquiète des informations sur des enfants et adolescents tués, blessés et arrêtés".
La violente répression a fait l'objet de multiples condamnations en Occident. Des sanctions ont été prises par les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni contre des hauts responsables iraniens.
De son côté, l'Union européenne s'est accordée sur des sanctions contre les responsables de la répression, a indiqué mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
Avec AFP
Des ONG ont exprimé mardi leur inquiétude quant à l'ampleur de la répression en Iran dans une ville à majorité kurde au coeur de la contestation, alors que des ouvriers de l'industrie pétrolière se mettent en grève en signe de protestation.
Des manifestations ont lieu à travers l'Iran depuis plus de trois semaines. Elles ont été déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Malgré des centaines d'arrestations et la répression meurtrière, le mouvement de contestation, le plus important en Iran depuis celui de 2019 contre la hausse du prix de l'essence en 2019, ne faiblit pas.
Un lourd coût humain
Des ouvriers de l'industrie pétrolière se mettent en grève en signe de protestation (AFP)
Au moins 95 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, tandis que les autorités iraniennes font état de dizaines de morts incluant 18 membres des forces de sécurité.
Les manifestations ont été particulièrement importantes à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan (nord-ouest), la région d'où est originaire Mahsa Amini. La violente répression pourrait avoir un lourd coût humain, s'inquiètent des ONG qui accusent les autorités de bombarder certains quartiers de cette ville.
D'après Hengaw, une ONG basée en Norvège, un avion de guerre iranien est arrivé à l'aéroport de Sanandaj dans la nuit de lundi à mardi et des bus transportant des forces spéciales sont en route vers cette ville. Des habitants ont des difficultés à envoyer des vidéos des événements en raison des restrictions d'accès à Internet, ajoute Hengaw.
Selon l'ONG, au moins sept personnes ont été tuées par les forces de sécurité à Sanandaj et dans d'autres villes kurdes depuis samedi.
L'AFP n'a pu vérifier de manière indépendante ces affirmations.
Une répression sans distinction
Des ouvriers en grève brûlent des pneus et bloquent les routes devant l'usine pétrochimique d'Assalouyeh (AFP)
Amnesty International est "alarmée par la répression des manifestations à Sanandaj, alors que des informations font état de l'utilisation par les forces de sécurité d'armes à feu et de tirs de gaz lacrymogènes sans distinction, y compris dans des maisons", a déploré l'ONG.
En visite mardi à Sanandaj, le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a réitéré la position de Téhéran, fermement contestée par les défenseurs des droits, selon laquelle le mouvement a été "soutenu, planifié et mené par des groupes séparatistes terroristes".
Selon le Centre pour les droits de l'Homme en Iran (CHRI), basé à New York, cette région risque de connaître le même sort que celle de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est, où plus de 90 personnes ont été tuées dans la ville de Zahedan depuis le 30 septembre, d'après des ONG, dans des manifestations qui ne sont pas liées au décès de Mahsa Amini.
Selon des ONG, ces manifestations ont fait suite à des accusations selon lesquelles un policier a violé une adolescente.
"Les meurtres impitoyables de civils par les forces de sécurité dans la province du Kurdistan, après le massacre dans la province du Baloutchistan, sont probablement le prélude à des violences extrêmes" des forces de sécurité, a déclaré Hadi Ghaemi, le directeur du CHRI.
Selon des analystes, les manifestations en Iran s'avèrent particulièrement difficiles à gérer pour le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 83 ans, en raison de leur durée et de leur nature multiforme, allant des manifestations aux actes de défi individuels.
Une contestation multiforme
Malgré la répression, des étudiants continuent à manifester à Téhéran (AFP)
Lundi, la contestation s'est étendue au secteur pétrolier. Des vidéos partagées par des médias montrent des ouvriers en grève brûlant des pneus et bloquant les routes devant l'usine pétrochimique d'Assalouyeh, dans le sud-ouest du pays.
L'agence officielle Irna a démenti toute "grève" d'ouvriers dans cette zone, où la production dans les complexes gaziers et pétrochimiques est "normale".
Des actions similaires ont été signalées notamment à Abadan, dans l'ouest, où une grève était en cours mardi, selon l'IHR.
Par ailleurs, des protestations ont lieu régulièrement sur les campus universitaires et dans des écoles. La directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russel, s'est dit "extrêmement inquiète des informations sur des enfants et adolescents tués, blessés et arrêtés".
La violente répression a fait l'objet de multiples condamnations en Occident. Des sanctions ont été prises par les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni contre des hauts responsables iraniens.
De son côté, l'Union européenne s'est accordée sur des sanctions contre les responsables de la répression, a indiqué mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires