Entre Washington et Riad, rien ne va plus : Joe Biden a exprimé son mécontentement vis-à-vis de la récente décision de l'OPEP+ de sabrer ses quotas de production, contrairement aux souhaits qu'ils avaient formulés auprès du prince héritier Mohammed ben Salmane. Le ton est monté d'un cran jeudi quand les deux capitales se sont livrées à une guerre des déclarations...
Le président Biden avait accusé la Russie et l'Arabie saoudite d'être responsables de la hausse du prix de l'essence, le 7 octobre dernier. (AFP)
La tension est encore montée entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, qui ont eu jeudi des échanges particulièrement vifs à propos de la production de pétrole, et plus largement de l'attitude de Ryad envers Moscou.
Les Saoudiens ont, dans un rare communiqué, riposté aux critiques des États-Unis, qui les accusent d'avoir sabré la production d'or noir de manière à "s'aligner" sur les intérêts du président russe Vladimir Poutine.
"L'Arabie saoudite a vu les déclarations (...) qui ont décrit la décision comme une prise de position du royaume dans les conflits internationaux et comme politiquement motivée contre les États-Unis", a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ryad a exprimé son "rejet total" des accusations américaines, assurant que les décisions du cartel des exportateurs de brut étaient "basées purement sur des considérations économiques."
L'Opep+ - les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l'Arabie saoudite et leurs dix partenaires conduits par la Russie - ont décidé la semaine dernière de sabrer leurs quotas de production.
Le président américain Joe Biden a d'ores et déjà prévenu qu'il y aurait des "conséquences" à cette décision, qui risque de faire flamber les cours. Et donc de garnir les caisses de la Russie, laquelle a besoin de ses recettes pétrolières afin de financer sa guerre en Ukraine.
Ryad, de son côté, a affirmé que les États-Unis lui ont "suggéré" de repousser d'un mois la décision de l'Opep+, qui pourrait aussi faire remonter le prix de l'essence, et ainsi mécontenter les électeurs américains.
En clair, l'Arabie saoudite dit que la Maison Blanche lui a demandé d'attendre que passent les élections législatives de mi-mandat aux États-Unis, prévues le 8 novembre et décisives pour la suite du mandat de Joe Biden.
La réponse de Washington au communiqué saoudien a été rapide, et particulièrement vive.
L'Arabie saoudite "peut essayer de manipuler et de détourner l'attention, mais les faits sont simples", a accusé jeudi la Maison Blanche.
Les membres de l''Opep+ ont décidé la semaine dernière de sabrer leurs quotas de production, ce qui a orienté le cours du pétrole à la hausse. (AFP)
"Ces dernières semaines, les Saoudiens nous ont fait comprendre, en privé et en public, qu'ils avaient l'intention de réduire la production de pétrole, en sachant que cela augmenterait les revenus de la Russie et atténuerait l'impact des sanctions. C'est la mauvaise direction", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Ils auraient facilement pu attendre la prochaine réunion de l'Opep pour voir comment les choses évoluaient", a-t-il encore fait savoir.
"D'autres pays de l'Opep nous ont indiqué en privé qu'ils étaient également opposés à la décision saoudienne, mais qu'ils s'étaient sentis forcés de soutenir" la stratégie de Ryad, a aussi accusé John Kirby.
Washington "va continuer à surveiller tout signal sur la position (de Ryad) en matière de réponse à l'agression russe" contre l'Ukraine, a-t-il dit.
Joe Biden a d'ores et déjà promis de "réévaluer" la très longue relation stratégique entre les deux pays, qui repose sur un principe simple: l'Arabie saoudite abreuve le marché de pétrole, et en échange, les États-Unis assurent sa sécurité, via notamment des ventes d'armes massives.
Le président américain s'était rendu en juillet en Arabie saoudite pour réaffirmer ce principe, et la Maison Blanche a donc vécu la décision de l'Opep+ comme un affront diplomatique.
Cette visite - et le désormais célèbre salut poing contre poing échangé avec le prince héritier Mohammed ben Salmane - s'avère décidément de plus en plus coûteuse politiquement pour le démocrate de 79 ans, qui avait promis pendant sa campagne de réduire l'Arabie saoudite au rang de "paria" à la suite de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
De nombreux parlementaires démocrates réclament désormais un gel des ventes massives d'armement à l'Arabie saoudite. La Maison Blanche n'a toutefois pas précisé jusqu'ici quelles seraient les "conséquences" évoquées par Joe Biden.
Avec AFP
Le président Biden avait accusé la Russie et l'Arabie saoudite d'être responsables de la hausse du prix de l'essence, le 7 octobre dernier. (AFP)
La tension est encore montée entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, qui ont eu jeudi des échanges particulièrement vifs à propos de la production de pétrole, et plus largement de l'attitude de Ryad envers Moscou.
Les Saoudiens ont, dans un rare communiqué, riposté aux critiques des États-Unis, qui les accusent d'avoir sabré la production d'or noir de manière à "s'aligner" sur les intérêts du président russe Vladimir Poutine.
"L'Arabie saoudite a vu les déclarations (...) qui ont décrit la décision comme une prise de position du royaume dans les conflits internationaux et comme politiquement motivée contre les États-Unis", a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ryad a exprimé son "rejet total" des accusations américaines, assurant que les décisions du cartel des exportateurs de brut étaient "basées purement sur des considérations économiques."
L'Opep+ - les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l'Arabie saoudite et leurs dix partenaires conduits par la Russie - ont décidé la semaine dernière de sabrer leurs quotas de production.
Le ton monte entre les deux pays
Le président américain Joe Biden a d'ores et déjà prévenu qu'il y aurait des "conséquences" à cette décision, qui risque de faire flamber les cours. Et donc de garnir les caisses de la Russie, laquelle a besoin de ses recettes pétrolières afin de financer sa guerre en Ukraine.
Ryad, de son côté, a affirmé que les États-Unis lui ont "suggéré" de repousser d'un mois la décision de l'Opep+, qui pourrait aussi faire remonter le prix de l'essence, et ainsi mécontenter les électeurs américains.
En clair, l'Arabie saoudite dit que la Maison Blanche lui a demandé d'attendre que passent les élections législatives de mi-mandat aux États-Unis, prévues le 8 novembre et décisives pour la suite du mandat de Joe Biden.
La réponse de Washington au communiqué saoudien a été rapide, et particulièrement vive.
L'Arabie saoudite "peut essayer de manipuler et de détourner l'attention, mais les faits sont simples", a accusé jeudi la Maison Blanche.
Une véritable guerre du pétrole
Les membres de l''Opep+ ont décidé la semaine dernière de sabrer leurs quotas de production, ce qui a orienté le cours du pétrole à la hausse. (AFP)
"Ces dernières semaines, les Saoudiens nous ont fait comprendre, en privé et en public, qu'ils avaient l'intention de réduire la production de pétrole, en sachant que cela augmenterait les revenus de la Russie et atténuerait l'impact des sanctions. C'est la mauvaise direction", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Ils auraient facilement pu attendre la prochaine réunion de l'Opep pour voir comment les choses évoluaient", a-t-il encore fait savoir.
"D'autres pays de l'Opep nous ont indiqué en privé qu'ils étaient également opposés à la décision saoudienne, mais qu'ils s'étaient sentis forcés de soutenir" la stratégie de Ryad, a aussi accusé John Kirby.
Washington "va continuer à surveiller tout signal sur la position (de Ryad) en matière de réponse à l'agression russe" contre l'Ukraine, a-t-il dit.
Joe Biden a d'ores et déjà promis de "réévaluer" la très longue relation stratégique entre les deux pays, qui repose sur un principe simple: l'Arabie saoudite abreuve le marché de pétrole, et en échange, les États-Unis assurent sa sécurité, via notamment des ventes d'armes massives.
Le président américain s'était rendu en juillet en Arabie saoudite pour réaffirmer ce principe, et la Maison Blanche a donc vécu la décision de l'Opep+ comme un affront diplomatique.
Cette visite - et le désormais célèbre salut poing contre poing échangé avec le prince héritier Mohammed ben Salmane - s'avère décidément de plus en plus coûteuse politiquement pour le démocrate de 79 ans, qui avait promis pendant sa campagne de réduire l'Arabie saoudite au rang de "paria" à la suite de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
De nombreux parlementaires démocrates réclament désormais un gel des ventes massives d'armement à l'Arabie saoudite. La Maison Blanche n'a toutefois pas précisé jusqu'ici quelles seraient les "conséquences" évoquées par Joe Biden.
Avec AFP
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