Les guerres sont communément génératrices de désolation, de misère et de tristesse. Elles finissent rarement avec de vrais vainqueurs ou de vrais vaincus.
Dans ces conflits autodestructeurs, les plus grands perdants sont incontestablement le peuple et les innocents qui payent le prix le plus lourd.
Ce que nous vivons aujourd’hui au Liban n’est pas une guerre chaude fort heureusement, mais elle est aussi grave, dangereuse et destructive. Une guerre froide. Une paix belliqueuse. Une guerre économique et sociale avec des conséquences encore plus désastreuses et néfastes. Les armes utilisées sont celles d’une destruction économique massive, parmi lesquelles des bombes nucléaires monétaires que notre cher État utilise pour faire exploser les fonds – quoique déjà partis en fumée – de toute une nation meurtrie.
D’une manière plus précise, les dirigeants ont pillé et dilapidé les dépôts et les économies de tout un peuple, sans aucune responsabilité, prise de conscience ou d’inquiétude. Leurs offensives se poursuivent à travers des rafales de circulaires et de décisions incompréhensibles dont chacune contredit la précédente, et suite auxquelles le peuple est complètement désemparé, essayant de se battre ou de se débattre contre un ennemi invisible mais bien connu de tous.
Nous assistons tous aujourd’hui, impuissants, à cette nouvelle guerre douloureuse et destructive, entre l’économie blanche en plein démantèlement et l’économie noire en pleine croissance, qui se déroule sur un terrain miné, enseveli par la corruption galopante et le clientélisme.
Cette nouvelle guerre fratricide, sociale, économique et monétaire, a créé une nouvelle économie, de nouveaux métiers et de nouvelles méthodes de gagner de l’argent facile, rapide et en abondance. La crise a créé de ‘nouveaux riches’ au détriment d’une grande majorité ensevelie sous les décombres. Les nouveaux métiers en vogue et bien rémunérés en ‘fresh’ dollars sont bien les changeurs, les livreurs de devises, les commerçants de chèques, les propriétaires d’applications fictives de change, les vendeurs de machines à compter les billets, les commerçants de contrebande, les propriétaires de ‘moteurs’ de quartier (dont le nom rime bien avec ‘Voleur’, à deux lettres près!) et bien d’autres métiers dans le même secteur lugubre. En d’autres termes, une grande partie des anciens sacripants sont devenus les nouveaux riches tout comme autrefois, dans un pays lointain, les rois de la guerre ou ‘Warlords’ sont devenus les grands politiciens de l’époque, échangeant leur uniforme de guerre en costard-cravate, taillé sur mesure.
Mais quand on dit ‘nouveaux riches’, cela va bien évidemment se faire au détriment d’une autre classe sociale dont les membres sont devenus de ‘nouveaux pauvres’. Ces derniers étant des personnes qui ont travaillé dur toute leur vie pour bâtir une certaine sérénité, essayant d’amasser quelques modestes ‘sous blancs’ pour se protéger au besoin des ‘jours noirs’ comme le dit si bien le dicton arabe. Les voilà aujourd’hui pris au piège sans aucun sou – peu importe sa couleur – pour survivre.
Ces ‘nouveaux pauvres’ assistent impuissants à leur patrimoine parti en fumée par des pyromanes locaux. On y trouve certains entrepreneurs qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, des salariés avec des rentrées ne suffisant même plus à payer leur pain quotidien, des personnes lettrées, des artistes... des retraités qui espéraient jouir d’une retraite paisible sans avoir besoin de tendre la main et qui maintenant ont tout perdu, même le goût de la vie. Mais aussi des expatriés qui ont jadis quitté leur pays, fuyant la mauvaise gouvernance et la corruption, mais qui sont par malheur rattrapés et piégés par leurs dépôts pris en étau et aspirés par le même ouragan qui les a poussés à s’envoler, détruisant ainsi sur son passage ce qui restait de leur amour à leur mère patrie… Leur crime? avoir fait confiance à leur terre natale?
(*) Fouad Zmokhol est le doyen de la Faculté de gestion et de management de l’USJ; il est aussi le président du Mouvement International des Entreprises Libanaises (MIDEL)
Dans ces conflits autodestructeurs, les plus grands perdants sont incontestablement le peuple et les innocents qui payent le prix le plus lourd.
Ce que nous vivons aujourd’hui au Liban n’est pas une guerre chaude fort heureusement, mais elle est aussi grave, dangereuse et destructive. Une guerre froide. Une paix belliqueuse. Une guerre économique et sociale avec des conséquences encore plus désastreuses et néfastes. Les armes utilisées sont celles d’une destruction économique massive, parmi lesquelles des bombes nucléaires monétaires que notre cher État utilise pour faire exploser les fonds – quoique déjà partis en fumée – de toute une nation meurtrie.
D’une manière plus précise, les dirigeants ont pillé et dilapidé les dépôts et les économies de tout un peuple, sans aucune responsabilité, prise de conscience ou d’inquiétude. Leurs offensives se poursuivent à travers des rafales de circulaires et de décisions incompréhensibles dont chacune contredit la précédente, et suite auxquelles le peuple est complètement désemparé, essayant de se battre ou de se débattre contre un ennemi invisible mais bien connu de tous.
Nous assistons tous aujourd’hui, impuissants, à cette nouvelle guerre douloureuse et destructive, entre l’économie blanche en plein démantèlement et l’économie noire en pleine croissance, qui se déroule sur un terrain miné, enseveli par la corruption galopante et le clientélisme.
Cette nouvelle guerre fratricide, sociale, économique et monétaire, a créé une nouvelle économie, de nouveaux métiers et de nouvelles méthodes de gagner de l’argent facile, rapide et en abondance. La crise a créé de ‘nouveaux riches’ au détriment d’une grande majorité ensevelie sous les décombres. Les nouveaux métiers en vogue et bien rémunérés en ‘fresh’ dollars sont bien les changeurs, les livreurs de devises, les commerçants de chèques, les propriétaires d’applications fictives de change, les vendeurs de machines à compter les billets, les commerçants de contrebande, les propriétaires de ‘moteurs’ de quartier (dont le nom rime bien avec ‘Voleur’, à deux lettres près!) et bien d’autres métiers dans le même secteur lugubre. En d’autres termes, une grande partie des anciens sacripants sont devenus les nouveaux riches tout comme autrefois, dans un pays lointain, les rois de la guerre ou ‘Warlords’ sont devenus les grands politiciens de l’époque, échangeant leur uniforme de guerre en costard-cravate, taillé sur mesure.
Mais quand on dit ‘nouveaux riches’, cela va bien évidemment se faire au détriment d’une autre classe sociale dont les membres sont devenus de ‘nouveaux pauvres’. Ces derniers étant des personnes qui ont travaillé dur toute leur vie pour bâtir une certaine sérénité, essayant d’amasser quelques modestes ‘sous blancs’ pour se protéger au besoin des ‘jours noirs’ comme le dit si bien le dicton arabe. Les voilà aujourd’hui pris au piège sans aucun sou – peu importe sa couleur – pour survivre.
Ces ‘nouveaux pauvres’ assistent impuissants à leur patrimoine parti en fumée par des pyromanes locaux. On y trouve certains entrepreneurs qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, des salariés avec des rentrées ne suffisant même plus à payer leur pain quotidien, des personnes lettrées, des artistes... des retraités qui espéraient jouir d’une retraite paisible sans avoir besoin de tendre la main et qui maintenant ont tout perdu, même le goût de la vie. Mais aussi des expatriés qui ont jadis quitté leur pays, fuyant la mauvaise gouvernance et la corruption, mais qui sont par malheur rattrapés et piégés par leurs dépôts pris en étau et aspirés par le même ouragan qui les a poussés à s’envoler, détruisant ainsi sur son passage ce qui restait de leur amour à leur mère patrie… Leur crime? avoir fait confiance à leur terre natale?
(*) Fouad Zmokhol est le doyen de la Faculté de gestion et de management de l’USJ; il est aussi le président du Mouvement International des Entreprises Libanaises (MIDEL)
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