Gemayel: Israël est un partenaire du champ de Cana
Le chef du parti Kataëb Samy Gemayel a axé son interview télévisée lundi soir sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël ainsi que sur l'élection présidentielle.  

Le chef du parti Kataëb Samy Gemayel a déclaré lundi soir que "seule la convergence d’intérêts communs sur les plans local, régional et international a permis la conclusion de l’accord sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël, et non pas l’influence du Hezbollah". M. Gemayel a tenu des propos en ce sens au cours d'une interview accordée à la chaîne télévisée libanaise LBCI.

Le leader des Kataëb a insisté sur ce point, expliquant que la vraie réussite du Liban dans ce dossier est "le début des négociations avec Israël et non pas la teneur de l’accord en tant que telle", car elle demeure "obscure" et "devrait être examinée par la Chambre".
La délimitation de la frontière maritime

"Israël est un partenaire du champ de Cana, que l’État libanais veuille l’admettre ou non. Il n’en demeure pas moins que c’est un partenariat qui sera établi sur une petite partie du champ", a lancé M. Gemayel.

Le député du Metn a par ailleurs vivement critiqué certaines dispositions prévues par ledit accord, notamment une clause relative au versement d’indemnités par Total à l’État hébreu. "Nous sommes otages de l’accord établi entre Total et Israël, car nous ne possédons aucune information concernant les montants qui seront versés à Israël", a-t-il déploré, ajoutant que l’accord manquait "de clarté et de précision".


Commentant la possibilité que cet accord puisse paver la voie à une normalisation des relations avec Israël, Samy Gemayel a indiqué que "le Liban a pu ouvrir une nouvelle page de son histoire", soulignant dans ce contexte que "l’adversité n’est jamais éternelle".

Abordant le rôle du Hezbollah dans les négociations avec Israël, le chef des Kataëb n’a pas hésité à dénoncer le fait que "le parti pro-iranien se cachait derrière la classe politique pour prendre part aux pourparlers avec l’État hébreu, par le biais du médiateur américain chargé du dossier, Amos Hochstein".
L’élection présidentielle

Se penchant le dossier de la présidentielle, M. Gemayel a déclaré: "Je préfère endurer un vide présidentiel au lieu d’élire un chef d’État inodore, incolore et incapable d’implémenter des mesures pouvant sortir le Liban de sa crise. Cependant, nous espérons pouvoir élire un président de la République avant le 31 octobre, mais cela dépendra du Hezbollah et de sa disposition à élire un chef d’État capable de sauver le pays et de respecter la Constitution". Il a précisé dans ce cadre que les députés de son bloc parlementaire "voteront pour le député Michel Mouawad jeudi, lors de la prochaine séance électorale, si elle est toutefois maintenue".

Sur un autre plan, le leader des Kataëb a affirmé qu’il continuait à œuvrer pour unifier l’opposition au sein du Parlement, en coordonnant avec les blocs parlementaires des Forces libanaises, du Renouveau, de la Modération nationale, du Rassemblement démocratique et du Changement. "Nous n’écartons pas l’éventualité de former un bloc parlementaire réunissant les 4 députés Kataëb, avec des députés de l’opposition, dont certains font partie des blocs du Changement et de la Modération nationale", a confié Samy Gemayel. Et de poursuivre : "C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas présenté ma candidature à la présidence de la République cette fois-ci", notant que cela pourrait être son ambition dans 6 ans.

Interrogé sur les chances du commandant-en-chef de l’armée libanaise Joseph Aoun de succéder au président sortant Michel Aoun, le chef des Kataëb a estimé qu’il ne pouvait se prononcer sur cette question, compte tenu du fait que "les orientations politiques de M. Aoun demeurent méconnues, en dépit de ses nombreuses compétences et qualités".
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