Elnaz Rekabi toujours privée de liberté
Selon plusieurs chaînes d'informations, l'athlète iranienne Elnaz Rekabi serait assignée à résidence ou en état d'arrestation, alors que des ONG ont appelé à protéger la championne internationale suite son refus de porter le voile aux championnats d'Asie d'escalade.

La chaîne BBC Persian, basée à Londres, a indiqué qu'Elnaz Rekabi n'était pas rentrée chez elle et avait été "forcée à faire des aveux" après son retour de Séoul à Téhéran où elle a été accueillie en héroïne par ses partisans à l'aéroport.

"Elle a été retenue à l'académie nationale olympique, sous la surveillance d'officiers en civil, jusqu'à ce qu'elle rencontre le ministre" des Sports, Hamid Sajjadi, a ajouté BBC Persian.

Selon BBC Persian et Iran International, une autre chaîne en langue persane basée à Londres, Elnaz Rekabi a été assignée à résidence.



 

Elle est en état d'arrestation dans sa ville natale de Zanjan, au nord-ouest de Téhéran, et son téléphone portable a été confisqué, a ajouté Iran International.

La sportive a également été menacée de la saisie d'une propriété appartenant à sa famille d'une valeur de 312.000 dollars, à moins de "faire ces aveux", selon BBC Persian.

La participation de cette sportive de 33 ans aux championnats d'Asie d'escalade, avec seulement un bandana sur la tête, avait été interprétée comme un geste de solidarité avec les manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini.

De son côté, le Center for Human Rights in Iran (CHRI), un groupe basé à New York, a appelé la Fédération internationale d'escalade "à travailler avec des organisations de défense des droits humains pour protéger #ElnazRekabi et tous les athlètes iraniens".



 

"Le gouvernement iranien est connu pour sa politique de détentions, de mutilations et de meurtres de ceux qui s'opposent à lui", a ajouté le groupe sur Twitter.

Le site d'informations Iran Wire a affirmé qu'Elnaz Rekabi s'était rendue à l'ambassade d'Iran à Séoul après avoir été "piégée" par le directeur de la Fédération iranienne d'escalade, qui lui avait promis un retour sécurisé en Iran si elle remettait son téléphone et son passeport.

A deux reprises, Elnaz Rekabi a présenté des "excuses" et expliqué notamment que son foulard avait glissé par erreur.

Mais des militants des droits humains ont estimé que ces déclarations, devant la presse et sur les réseaux sociaux, avaient pu être obtenues sous la pression.

La dernière information en date provient d'un message posté dans la nuit de vendredi à samedi sur Instagram dans lequel Rekabi remercie ses soutiens.



 

"Je suis infiniment reconnaissante pour votre soutien, le peuple iranien, les personnes les plus honorables du monde, les athlètes et les non-athlètes, et pour tous les soutiens à l'étranger", a-t-elle écrit, dans ce premier message sur les réseaux sociaux depuis son retour des championnats d'Asie d'escalade, à Séoul.

"Je suis très reconnaissante à ceux qui sont venus m'accueillir à l'aéroport et je vous aime", a posté Elnaz Rekabi, en farsi et en anglais, dans cette publication signée "Moi, le peuple, Iran".

"Tout ce que j'ai aujourd'hui, je le dois à votre soutien" et "l'avenir ne sera pas facile sans votre soutien", a encore écrit la jeune femme.

Avec AFP
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