Heurts dans une université à Téhéran



 

Des heurts ont éclaté dimanche entre des groupes d'étudiants dans un établissement universitaire réputé de Téhéran, ont rapporté des médias locaux, alors que l'Iran est secoué par des manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini.

Le prestigieux établissement universitaire Sharif University of Technology, où des heurts ont eu lieu dimanche, avait décidé au cours du mois d'octobre de dispenser ses cours en ligne, après des accrochages entre des étudiants et les forces de sécurité.

 



 

Samedi, à la reprise des cours en présentiel, "plusieurs étudiantes sont entrées dans la salle à manger réservée aux hommes" après avoir enlevé leur voile, enfreignant ainsi les lois iraniennes sur la ségrégation entre hommes et femmes dans certains espaces publics ainsi que l'obligation du port du voile pour les femmes, selon l'agence Tasnim News.

Dimanche, un groupe d'étudiants "a organisé un rassemblement pour protester contre les insultes et les profanations qui ont eu lieu à l'université", poursuit l'agence.

Ces étudiants, agitant le drapeau iranien, ont appelé l'administration de l'université "à intervenir face à l'anarchie et la violation des normes".

 



 

Un autre groupe "a crié des slogans grossiers, a détruit une porte et une fenêtre avant de les jeter sur les étudiants qui se trouvaient dans la salle (...) blessant certains étudiants et des membres du personnel universitaire de sécurité", selon l'agence.

Tasnim a publié une courte vidéo montrant prétendument des étudiants donnant des coups de pied dans une porte, tandis que d'autres la bloquaient de l'intérieur.

L'université a indiqué dimanche avoir empêché "un petit nombre d'étudiants" impliqués dans ces incidents d'accéder à l'établissement, a rapporté un média local.

Ces derniers ont été "temporairement interdits de se rendre à l'université, pour leur propre bien et celui de l'établissement", selon un communiqué cité par le quotidien Shargh.

 

 



 

Le 2 octobre, la police antiémeute avait dispersé près de 200 étudiants rassemblés à la Sharif University of Technology en criant des slogans contre les autorités iraniennes, selon l'agence d'information Mehr.

Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène, des paintballs ainsi que des armes à billes d'acier non létales.

Le vice-ministre de l'Intérieur iranien, Majid Mirahmadi, a affirmé samedi que les "émeutes" ayant suivi la mort de Mahsa Amini en Iran connaissaient leurs "derniers jours".

"Il y a quelques rassemblements dans des universités, avec de moins en moins de gens. Les émeutes connaissent leurs derniers jours", a déclaré le vice-ministre, cité par l'agence officielle Irna.

 



 
L'autorité de l'énergie atomique piratée

 



 

Sur un autre plan, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a indiqué dimanche qu'un serveur de messagerie électronique d'une de ses filiales avait été piraté par "une source originaire d'un pays étranger", avec l'objectif d'attirer l'attention sur le pays, en proie à des manifestations.

Un groupe se faisant appeler Black Reward a lancé vendredi un ultimatum de 24 heures aux autorités iraniennes, les exhortant à libérer tous "les prisonniers politiques, les prisonniers d'opinion et les gens arrêtés lors des récentes manifestations" faute de quoi il diffuserait des documents liés au programme nucléaire iranien.

 



 

A l'expiration de l'ultimatum, des documents ont été diffusés samedi sur les réseaux sociaux, présumément par le groupe, dont une courte vidéo présentée comme montrant un site nucléaire iranien, ainsi que des cartes et des fiches de paie.

L'OIEA a reconnu dans un communiqué qu'une de ses filiales, la Compagnie de développement et de production de l'énergie atomique, avait été visée, tout en minimisant l'importance des documents en question.

 



 

"Un accès non autorisé au système de messagerie électronique de cette compagnie par une source originaire d'un pays étranger spécifique a conduit à la publication du contenu de certains messages sur les réseaux sociaux", a-t-elle indiqué, sans nommer le pays.

Avec AFP

 
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