Le mandat du président Michel Aoun se terminera vraisemblablement sans que le Liban soit doté d’un gouvernement ayant les pleins pouvoirs.
La polémique qui a repris mardi entre le camp présidentiel et le Premier ministre désigné, Najib Mikati, montre bien que les tractations menées par le Hezbollah et le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, pour essayer de dégager un terrain d’entente entre Baabda et le Sérail, ont été voués à l’échec.
La phrase lancée par M. Mikati, au terme de son bref entretien mardi matin avec le président Aoun a donné un premier indice, largement suffisant d’ailleurs, de la persistance du blocage. À la journaliste qui lui rappelait que lors de sa dernière visite, le 15 septembre dernier, il avait annoncé qu’à la prochaine, il ne partira qu’avec le décret de formation du gouvernement en main, même s’il devait pour cela « passer la nuit sur place », M. Mikati a répondu par une boutade éloquente : « Il n’y a plus de place pour dormir ici parce que tout a été déménagé à Rabieh », domicile personnel du président Aoun. Des propos qui montrent que le Liban se précipite vers un double vide, présidentiel et gouvernemental, dangereux alors que le pays doit prendre des décisions cruciales pour son avenir.
Un peu plus tard, Michel Aoun faisait état d’un manque "d’uniformité des critères" posées pour la naissance d’un cabinet, accusant implicitement le Premier ministre désigné de rejeter les demandes de son gendre, par ailleurs chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil. "Les parties qui participent au gouvernement choisissent elles-mêmes leurs ministres, mais les interventions commencent dès que le CPL avance les noms de ses candidats, » a déploré Michel Aoun, lors d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes au palais présidentiel. Et d’ajouter "C’est anormal et inacceptable. Quand chaque partie souhaite choisir ses propres ministres, les autres doivent accepter que les critères soient les mêmes pour tous sans objection. J’ai demandé au président Mikati de traiter tout le monde sur le même pied d’égalité et de revenir en soirée pour que l’on puisse signer les décrets de formation du gouvernement". Il a réaffirmé qu’un gouvernement d’expédition des affaires courantes ne peut pas assumer les prérogatives présidentielles.
Sauf que Michel Aoun n’a pas été précis au sujet des conditions posées par Gebran Bassil qui, selon des sources concordantes, voudrait que Najib Mikati accepte les ministres dont les noms seront proposés par son parti sans connaître leur identité. Une condition rejetée catégoriquement par le Premier ministre désigné qui, selon son entourage, « n’avait rien à proposer de nouveau au chef de l’État, pour justifier une visite nocturne à Baabda ».
La détermination de Najib Mikati semble avoir profondément irrité Gebran Bassil, qui s’est déchaîné contre ce dernier au terme de la réunion hebdomadaire de son parti, affirmant « ne pas être convaincu ni par ce gouvernement ni par son chef ni par son programme », tout en appelant à la formation d’un gouvernement doté des pleins pouvoir auquel « notre bloc parlementaire ne compte pas accorder la confiance ». Le chef du CPL a dénoncé « un massacre constitutionnel » qui s’exprime, selon lui, par le risque qu’un gouvernement d’expédition des affaires courantes assume les prérogatives présidentielles, « alors que c’est le cabinet réuni qui doit les assumer ». Il a critiqué une « atteinte grave à Taëf » et assuré que son parti s’opposera à « ces anomalies », en laissant entendre que le Premier ministre essaie de s’arroger les compétences du chef de l’État. Dans ce contexte, il a appelé à un dialogue pour une entente autour d’un remplaçant à Michel Aoun, alors que le Parlement n’arrive pas à élire un président.
Le Premier ministre désigné a réagi en se disant « consterné par le discours emporté du chef du CPL ». Dans un communiqué, M. Mikati a affirmé regretter ce genre de rhétorique « alors que le pays traverse une étape politique délicate qui commande une coopération entre tous et non pas des accusations lancées arbitrairement, des discours provocateurs et de défi ». Il a rendu la balle au chef du CPL en l’appelant à élire un président (au lieu de continuer à déposer des bulletins blancs dans l’urne, Place de l’Étoile, ou à provoquer un défaut de quorum pour barrer la voie à un deuxième tour de la présidentielle).
Démissionnaire depuis les dernières élections législatives en mai dernier, le gouvernement gère les affaires courantes tandis que le président du Conseil a présenté au président Aoun plusieurs moutures, toutes refusées par le camp présidentiel, notamment par Gebran Bassil, qui souhaite avoir le contrôle, ou au moins la possibilité de bloquer toute décision, d’un gouvernement qui assumerait les prérogatives présidentielles.
La polémique qui a repris mardi entre le camp présidentiel et le Premier ministre désigné, Najib Mikati, montre bien que les tractations menées par le Hezbollah et le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, pour essayer de dégager un terrain d’entente entre Baabda et le Sérail, ont été voués à l’échec.
La phrase lancée par M. Mikati, au terme de son bref entretien mardi matin avec le président Aoun a donné un premier indice, largement suffisant d’ailleurs, de la persistance du blocage. À la journaliste qui lui rappelait que lors de sa dernière visite, le 15 septembre dernier, il avait annoncé qu’à la prochaine, il ne partira qu’avec le décret de formation du gouvernement en main, même s’il devait pour cela « passer la nuit sur place », M. Mikati a répondu par une boutade éloquente : « Il n’y a plus de place pour dormir ici parce que tout a été déménagé à Rabieh », domicile personnel du président Aoun. Des propos qui montrent que le Liban se précipite vers un double vide, présidentiel et gouvernemental, dangereux alors que le pays doit prendre des décisions cruciales pour son avenir.
Un peu plus tard, Michel Aoun faisait état d’un manque "d’uniformité des critères" posées pour la naissance d’un cabinet, accusant implicitement le Premier ministre désigné de rejeter les demandes de son gendre, par ailleurs chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil. "Les parties qui participent au gouvernement choisissent elles-mêmes leurs ministres, mais les interventions commencent dès que le CPL avance les noms de ses candidats, » a déploré Michel Aoun, lors d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes au palais présidentiel. Et d’ajouter "C’est anormal et inacceptable. Quand chaque partie souhaite choisir ses propres ministres, les autres doivent accepter que les critères soient les mêmes pour tous sans objection. J’ai demandé au président Mikati de traiter tout le monde sur le même pied d’égalité et de revenir en soirée pour que l’on puisse signer les décrets de formation du gouvernement". Il a réaffirmé qu’un gouvernement d’expédition des affaires courantes ne peut pas assumer les prérogatives présidentielles.
Sauf que Michel Aoun n’a pas été précis au sujet des conditions posées par Gebran Bassil qui, selon des sources concordantes, voudrait que Najib Mikati accepte les ministres dont les noms seront proposés par son parti sans connaître leur identité. Une condition rejetée catégoriquement par le Premier ministre désigné qui, selon son entourage, « n’avait rien à proposer de nouveau au chef de l’État, pour justifier une visite nocturne à Baabda ».
La détermination de Najib Mikati semble avoir profondément irrité Gebran Bassil, qui s’est déchaîné contre ce dernier au terme de la réunion hebdomadaire de son parti, affirmant « ne pas être convaincu ni par ce gouvernement ni par son chef ni par son programme », tout en appelant à la formation d’un gouvernement doté des pleins pouvoir auquel « notre bloc parlementaire ne compte pas accorder la confiance ». Le chef du CPL a dénoncé « un massacre constitutionnel » qui s’exprime, selon lui, par le risque qu’un gouvernement d’expédition des affaires courantes assume les prérogatives présidentielles, « alors que c’est le cabinet réuni qui doit les assumer ». Il a critiqué une « atteinte grave à Taëf » et assuré que son parti s’opposera à « ces anomalies », en laissant entendre que le Premier ministre essaie de s’arroger les compétences du chef de l’État. Dans ce contexte, il a appelé à un dialogue pour une entente autour d’un remplaçant à Michel Aoun, alors que le Parlement n’arrive pas à élire un président.
Le Premier ministre désigné a réagi en se disant « consterné par le discours emporté du chef du CPL ». Dans un communiqué, M. Mikati a affirmé regretter ce genre de rhétorique « alors que le pays traverse une étape politique délicate qui commande une coopération entre tous et non pas des accusations lancées arbitrairement, des discours provocateurs et de défi ». Il a rendu la balle au chef du CPL en l’appelant à élire un président (au lieu de continuer à déposer des bulletins blancs dans l’urne, Place de l’Étoile, ou à provoquer un défaut de quorum pour barrer la voie à un deuxième tour de la présidentielle).
Démissionnaire depuis les dernières élections législatives en mai dernier, le gouvernement gère les affaires courantes tandis que le président du Conseil a présenté au président Aoun plusieurs moutures, toutes refusées par le camp présidentiel, notamment par Gebran Bassil, qui souhaite avoir le contrôle, ou au moins la possibilité de bloquer toute décision, d’un gouvernement qui assumerait les prérogatives présidentielles.
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