Moawad plaide pour un retour à l’État
Candidat de l’opposition à la tête de l’État, le député Michel Moawad a exposé, dans une interview à la chaîne locale, al-Jadeed, les grandes lignes de son programme politique et les principes qui le commandent. Il a insisté sur son indépendance et son autonomie, affirmant avoir présenté sa candidature à la tête de l’État, « sans attendre des compromis régionaux, sur base d’un programme et d’une feuille de route clairs ».  Au cœur de cette feuille de route, le retour à l’État de droit, avec tout ce que cela implique. « Passons à l’ère de l’État libanais et débarrassons-nous des rapports de force provisoires », a-t-il martelé, en plaidant pour une cohésion nationale. Il a rappelé dans ce contexte qu’il désapprouvait les surenchères maronites et sunnites et qu’il n’est pas près d’accepter aujourd’hui une mainmise chiite sur le pays. « Les Libanais sont fatigués des alignements politiques et ont besoin de sécurité et de stabilité, ce que seul un État peut assurer », a affirmé le député de Zghorta.

En réponse à une question, il a rejeté les accusations du Hezbollah selon lesquelles il est soutenu par les États-Unis. Tout en se disant fier d’appartenir au camp du 14 Mars, il a affirmé : « Personne ne peut m’exploiter. Je suis un homme politique indépendant et autonome, qui a son poids politique au Liban », avant d’indiquer que sa volonté de « tirer le Liban de l’axe iranien ne signifie pas un alignement (de sa part) sur l’axe américain ». « Je n’ai jamais dit que le Liban doit suivre l’axe américain », a ajouté M. Moawad, en rappelant que ses positions sont les mêmes depuis qu’il s’est engagé dans la vie politique. « Mes positions par rapport aux armes illégales, à l’élection de Nabih Berry (à la tête de la Chambre), aux réformes et au dossier de l’électricité demeurent inchangées », a-t-il expliqué, soulignant son attachement à la Constitution et à l’État et critiquant le comportement politique du Hezbollah. « Même si le Hezbollah décroche des millions de voix (aux Législatives), cela ne lui donne pas le droit de violer la Constitution et de sortir du cadre de l’État », a affirmé M. Moawad. Il a rappelé que son père, le président René Moawad, avait été assassiné parce qu’il portait un projet politique réformiste au cœur duquel il avait placé l’État.


Le candidat à la présidence de la République a en outre fait part de sa confiance dans ses alliés et a exprimé son opposition à tout dialogue « qui se substituerait à l’élection d’un chef de l’État ».

 
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